29 septembre, 2009

Anniversaire !

Le 9 octobre, ce blog aura trois ans ! Vous vous en foutez ? Bon, d'accord, alors je reviens après avec un super article sur les suicides de chez France-Telecom.

28 septembre, 2009

Boxe !


J'ai toujours adoré la boxe, tout en ne sachant pas très bien ce que j'aurais donné sur un ring. A vrai dire, je ne suis pas très agressif et taper un mec qui ne m'a rien fait juste pour une coupe me semble bizarre.

Je fais partie de l'espèce des gros ruminants, qui passent leur temps à bouffer, dormir et contempler la bêtise du monde d'un œil morne. J'aime bien les buffles à cause de cela. C'est gros, c'est calme et cela ne charge que quand vous les faites chier.

J'ai déjà été confronté à ce genre de situations, être dans une telle colère qu'il me faut des heures et des heures pour redescendre. C'est très rare que je me mette en colère. Je suis comme les midinettes, ce qui me fout en rage, c'est l'injustice. C'est à dire soit qu'on s'en prenne à quelqu'un ou à moi sans raison ni justification.

Depuis une semaine, il y en a deux qui m'ont bien fait chier : un confrère et un architecte. J'ai rarement envie de tuer, mais là je crois que j'aurais pu. Tiens heureusement que je n'étais pas imbibé de mirabelle du pays de Laurence, sinon je me retrouvais menotté face à un procureur.

A vrai dire, le confrère ne méritait que quelques paires de claques que je me suis donné un plaisir d'asséner mais je crois que finalement on pourra être bons potes.

L'architecte, c'est différent. Lui, je pense que je l'aurais tué avec plaisir au cours d'une réunion de copro. Alors, je me suis tu et j'ai cessé de boxer. J'étais à deux doigts de lui dire que ce n'était qu'un gros fils de pute doublé d'un escroc et que je serais ravi d'aller en discuter entre hommes dans la rue. C'est fou comme les réunions de copropriété peuvent mal tourner parfois.

Je déteste les personnalités narcissiques. Les autres, paranos, hystériques, sociopathes, etc., je m'en fous, j'en fais mon affaire et j'arrive à gérer en bon psy que je suis. Mais les narcissiques, ces grosses outres pleines de vent, je les hais. Je déteste leur style comportemental, cette manière de déformer les faits, de vous prendre de haut en pratiquant la communication asymétrique, de vous instrumentaliser.

En plus, expérience clinique aidant, je sais qu'à moins de leur savater la gueule, ils ne changent pas. Quand un narcissique vous met une claque, il faut lui mettre une droite où vous êtes mort.

J'ai beau tout connaitre d'eux, leurs tactiques pourries, me dire que je devrais rester calme, je n'y arrive pas : je les déteste. Cet archi est un gros con, un incapable doublé d'un escroc à la petite semaine qui pratique l'entube main dans la main avec le syndic depuis qu'il a été nommé.

Je sais qu'il nous la met bien profond parce que mon cabinet est dans une copropriété de grands vieillards qui votent ce que le syndic leur dit de voter. Depuis quelques mois qu'il est là, cet archi de mes deux nous vole en pratiquant l'escroquerie, en faisant peur. Il fait passer des travaux en prétextant que l'immeuble risque de s'écrouler.

Alors moi, pour les faire chier, archi et syndic, je fais de la procédure, et je fais annuler les réunions. Et on se retrouve, eux moi autour d'une table et on se castagne. Dès que je le vois, je ne le loupe pas.

La dernière fois, c'était dans la cour de l'immeuble. J'ai vu sa sale gueule et tel une mouche attirée par un étron gluant, je me suis jeté sur lui pour le faire chier, pour le sport. Je lui ai dit que je n'avais jamais vu un chantier aussi sale et mal tenu que le sien, que c'était une honte.

Bien sûr, il m'a mal répondu parce qu'il était excédé. Je voyais briller des envies de meurtre dans ses yeux. Alors j'ai été mille fois plus arrogant que lui. Je lui ai dit "eh oh, mon grand, faut faire dégonfler votre grosse tête. Vous vous prenez peut-être pour un prix de Rome mais moi je ne vois qu'un pauvre type qui survit en faisant des ravalements". J'ai cru que là, il allait se jeter sur moi.

Je n'attendais que ça. Je l'ai regardé et lui ai dit "je suis sûr que vous avez envie de me frapper, et moi je n'attends que ça. Allez frappez moi, juste un coup. Faites moi plaisir et dans deux heures vous vous retrouvez menotté à un radiateur et en garde à vue pour coups et blessures". Il n'a rien dit et est parti. J'aurais bien continué à le faire chier mais moi aussi, j'avais envie de taper.

Là, on s'est vu à une réunion de copro. Le syndic est un voleur mais la pauvre conne qui le représentait n'était pas une proie intéressante. Avec les procédures qu'elle a au cul, de toute manière elle est cuite. Il me restait mon archi, ma grosse tête de con rien qu'à moi, mon narcissique que je déteste.

Et j'ai allumé, allumé avec plaisir. C'était stupide et vain et je savais que les copropriétaires ne me suivraient pas. C'était juste mon baroud d'honneur. Je lui en ai mis plein la tête. J'ai mis en doute ses compétences techniques et ça il a détesté il m'a dit qu'il ne me permettait pas, il m'a jeté ses titres à la face, m'a dit qu'il était DPLG. Moi, je lui ai répondu que tous les jours des médecins tuaient leurs patients mais qu'eux aussi étaient diplômés d'état.

J'ai senti qu'il était fou de rage alors comme il n'est pas con, il a voulu nous diviser, me faire passer pour un vilain procédurier et les autres étaient un peu de son avis. Il a réussi à les retourner tous contre moi en me présentant comme un vilain monsieur. Il a insulté une pauvre femme âgée qui osait lui demander des comptes en lui disant "madame payez déjà vos charges et vous pourrez parler !". Alors là, je l'ai traité de grossier personnage et de goujat.

Et puis malgré tout cela, j'ai vu les autres copropriétaires, alors qu'une bonne partie est de mon avis quand je les croise, voter pour le syndic et cet archi de merde, parce qu'ils en ont marre des procédures et veulent que tout rentre dans l'ordre. C'est un vrai syndrome de Stockholm en direct que de voir ces victimes se ranger du côté de leur bourreau. Mais moi, non, je ne me rendrai pas ! De toute manière, après je me taisais, parce que juridiquement je le tiens tellement par les couilles, qu'il n'a plus aucune chance. Je l'ai juste laissé faire le beau.

Moi, je m'en fous, j'étais le seul à voter non avec cette pauvre femme qu'il avait insultée, et je ferai encore annuler cette assemblée. Je le ferai chaque fois, rien que pour le faire chier, pour lui dire que moi, il ne m'aura jamais. Pourtant à la fin, soucieux d'apaiser atmosphère, il a proposé plein d'autres trucs, plutôt intelligent et moi, je ne pensais qu'au moyen de lui baiser la gueule.

Il veut par exemple contrôler s'il n'existe pas de fuite d'eau dans nos appartements et se propose de nous rendre visite accompagné d'un plombier dans nos appartements. J'imaginais déjà la scène. Je ferai rentrer le plombier et lui dirai de rester dehors en lui rappelant que j'ai toujours de grandes réserves sur ses compétences professionnelles et que de plus je ne reçois pas les rustres chez moi. Hmmm, quel plaisir de lui faire perdre la face devant un simple plombier ; je m'en délecte d'avance.

Je lui ai d'ailleurs dit qu'il se battait pour rien parce que l'assemblée étant convoquée illégalement, elle sera de nouveau invalidée. Mais aveuglé par sa rage, il s'en fout et moi aussi. Je ne lui paierai pas un rond d'honoraires à cette raclure. Plutôt crever !

D'ailleurs, comme je suis au moins deux fois plus orgueilleux que lui, j'aime bien l'idée d'être seul contre tous. Ça me rappelle la dernière lettre qu'un petit troufion envoya à sa mère avant de se faire buter à la bataille des Ardennes durant l'hiver 44-45. Il écrivait "nous sommes vingt pour cent de fous qui nous battons pour quatre-vingt pour cent de salauds".


Pendant que je me prenais la tête avec ce gros con, je me disais que je donnais une drôle d'image des psys. Dire que nous sommes sensés être mesurés, calmes et apaisés. Putain, ce n'est pas vraiment l'image que j'ai donné. Mais je m'en fous. De toutes manières, à de rares exceptions, près, je ne fréquente jamais de confrères.

Je me remémorais aussi Epictète en me disant que le stoïcien est un lutteur. Je ne cherche ni argent ni gloire ni rien du tout qui ne dépende pas de moi. J'ai simplement décidé que ce gros con d'architecte ne me baisera jamais la gueule. Et je ne désarmerai pas.

Putain, j'y pense encore et je m'en veux de m'être énervé. Je me repasse le combat dans ma tête. J'ai beau savoir que face à ce gros con, il faut être super technique, j'ai mal boxé. J'ai été puissant mais brouillon. Je lui ai bien latté la gueule deux ou trois fois mais j'aurais pu être meilleur. J'aurais du me rappeler qu'en boxe, il ne faut pas de la rage mais de la technique. Il aurait fallu que je tourne autour, souple et tranquille et que je lui assène de petits coups vifs et précis, des trucs qui font mal, vous savez comme Mitterand face à Chirac. Des petites phrases assassines et justes, des trucs précis. Mais je ne suis pas sûr que cela aurait marché tellement ce mec se permet tout. Putain de secondarité, j'aurais préféré ne plus y penser du tout et passer à autre chose !

Dès demain, après le fracas de la bataille, je reprends le bâton de pèlerin pour expliquer encore et encore à ces chers copropriétaires, pourquoi il faut virer ce tas de merde d'architecte.

Quel plaisir que de latter la gueule d'un narcissique ! J'ai tellement reçu les victimes de ces odieux personnages que maintenant que j'en tiens un, je ne le lâche plus.

25 septembre, 2009

Shooting !


Pff, quand on entend ces pouffiasses prononcer le mot "shooting", on a l'impression que cette expérience est encore mieux que de s'envoyer un fix d'héroïne ou un orgasme. Pour la coconne siglée Gucci ou Prada, le shooting, c'est le nec plus ultra, l'expérience ultime d'une vie vers laquelle doivent tendre tous les efforts !

Il se trouve que maintenant, je sais ce que c'est puisque j'ai été shooté ! Moi aussi, j'ai pris la pose, face à l'objectif d'un Canon Eos je-sais-plus-combien, manipulé par un photographe expert envoyé rien que pour moi !

Il se trouve que dans le cadre d'un projet audiovisuel au cours duquel, je fus recruté comme modeste conseiller technique, on m'a demandé ma photo pour illustrer un dossier de presse ! N'ayant pas de book tout prêt, je me suis saisi du numérique et ai demandé à mon épouse de me tirer le portrait.

Dans le genre consensuel et digne, j'avais choisi de me faire prendre en photo le cul à mon bureau. Ce qui est marrant, c'est que je m'apprêtais à me pieuter quand je me suis souvenu de ces putains de photos à faire. Ce qui fait que j'étais assis en caleçon mais que j''avais remis ma veste et ma chemise. Mais bon, comme c'était super bien cadré, cela ne se voyait pas ! En voyant mon air auguste, chacun se serait dit que j'étais comme une allégorie de la science terrassant l'ignorance et non pas un gros con posant cul nu derrière son bureau ! C'est l'avantage d'avoir mon noble visage, quoique je fasse, on a toujours l'impression que je suis "la science et l'intelligence en marche terrassant l'ignorance".

Aussitôt dit aussitôt fait, et me voici en possession d'une dizaine de clichés impeccables. Enfin, tous sauf un parce qu'on voyait les traces de mes gros doigts gras sur la fenêtre située derrière le bureau. Preuve que les pains au chocolat que j'avais mangés sont bien au beurre et que mon épouse, qui se fait passer pour une fée du logis maniaque, est tout de même un peu feignasse puisque ces traces immondes avaient échappé à son inspection !

Je réduis les clichés et j'envoie le tout à la chaîne de télé, persuadé qu'ils vont en faire des posters qui orneront les murs de toutes les petites assistantes canons et peut-être même des produits dérivés, tels que tasses, porte-clés, t-shirt, bustes en pierre reconstituée (existe en trois tailles), sex-toys, briquets, stylos, etc.

Ben en fait, cela n'a pas du leur plaire même s'ils sont resté aimables avec moi en ne précisant pas que mes photos étaient merdiques. Tant et si bien, qu'un de leurs photographes a pris rendez vous avec moi, pour venir me prendre en photo au cabinet. Moi aussi, consécration des consécrations, j'allais enfin être "shooté" par un professionnel et j'allais pouvoir en parler la bouche en cœur et le regard vide !

Comme je n'avais pas eu le temps de me préparer, j'ai reçu le photographe avec mes quelques kilos superflus. Sinon, soyez sûrs que j'aurais adopté le régime mannequin (une pomme, 4 g de coke et trois prozacs par jour) ! Ben oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, le Prozac est anorexigène et il existe même en générique à un prix ridiculement bas sous le nom de fluoxétine ! Boulimiques et hyperphagiques de France et de Navarre, courrez chez votre généraliste pour lui en demander ! De toute manière, avec Photoshop, on s'en branle, on peut être vieux, gros et sale, à l'arrivée on sera toujours canon.

Je ne sais pas pourquoi, mais sans doute parce que je suis moi aussi victime de préjugés terribles, je m'attendais à un photographe gay et permanenté ! Pas du tout ! Le type que je reçois a une belle petite gueule et est aussi martial qu'un diplômé frais émoulu de Saint-Cyr !

Il m'explique qu'il veut me "shooter" en extérieur et que la séance durera une heure et demie. Putain, moi qui pensais que le truc serait bazardé en dix minutes et que je resterais dans le cabinet, je me retrouve comme un con.

Je le suis et à peine arrivé dans la rue, il me dit de rester là planté au milieu du trottoir. Il sort un appareil à la con pour mesurer la lumière, s'éloigne de quelques pas, et prend deux clichés. Et moi, je me retrouve comme un gland avec des gens à côté de moi qui me regardent en se demandant qui je peux bien être pour bénéficier de ce traitement.

Le photographe ne trouvant pas l'endroit joli, décide de m'emmener Place des Vosges, où parait-il "la lumière est très douce". Le photographe est bien, carré, et directif juste ce qu'il faut parce que sinon je l'aurais envoyé chier. Lui photographe et moi coopérons bien. C'est un vrai professionnel et moi je suis super intelligent ce qui fait que je sais exactement ce qu'il attend de moi, à savoir que j'incarne le professionnel sérieux mais sympa tout de même, mais sans excès, sans pour autant retomber dans le trop sérieux qui risque de faire chiant, mais pas non plus dans le trop cool. Une sorte d'alchimie complexe faite de demie-mesures et de nuances extrêmes : tout moi quoi !

Il est sympa et la séance d'une heure et demie se passe correctement. J'oublie vite les gens qui passent près de moi et qui se demandent qui est ce type qui se fait prendre en photo ! Comme on est en France, tout se finit non pas en chanson mais assis en terrasse à vider un demi, un "dernier pour la route" comme dirait monsieur Chabalier qui nous fait chier à vouloir faire fermer les open-bars et à interdire les happy-hours simplement parce que LUI forçait trop sur le goulot.

Bon, en ce qui concerne le "shooting", je n'ai rien éprouvé de fabuleux. J'ai espéré l'espace d'un instant être confronté à une expérience sensorielle étrange et totale qui m'aurait permis de comprendre pourquoi les mannequins en avaient plein la bouche quand elles parlaient de shooting. Je ne dois pas être une pétasse hystérique, condition sine qua non pour ressentir quelque chose.

A moins qu'à l'instar de la plupart des hommes, je ne sois pas assez exhibitionniste pour ressentir un plaisir trouble parce qu'un mec me mate à travers l'objectif d'un Canon Eos ?

22 septembre, 2009

Mention obligatoire !

Photo retouchée par un système informatique


C'est en lisant cet article de H16, que j'ai appris qu'un projet de loi prévoyait que les photos retouchées devraient obligatoirement comporter une mention « Photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne ».

Alors parce que je suis rien qu'un ultra-libéral, je devrais être contre ! Et bien non, je suis pour et j'applaudis des deux mains !

Lorsque je regarde la présentation d'un futur ensemble immobilier et que l'on m'écrit "libre interprétation de l'artiste", je comprends que ce dernier a pris quelques libertés avec la réalité.

Lorsque sur un plat cuisiné, la photo figurant sur le paquet, est accompagnée d'une mention expliquant qu'elle a été réalisée différemment, je comprends aussi qu'à l'intérieur du paquet, je vais retrouver une ragougnasse n'ayant que peu de lien avec la jolie photo.

Lorsque sur une pleine page, je vois une photo de la Gringeot 250 super équipée et qu'on m'annonce qu'elle ne vaut que 10 000 euros, on me prévient aussitôt que la photo illustrant l'annonce est en fait la Gringeot 450 XS Turbo Philippepsy Edition avec option toit ouvrant, jantes larges , peinture à paillettes et logo en forme d'entonnoir chromé sur les ailes avant, facturée 25 000 euros et non 10 000 !

Dans tous les cas, les publicitaires font leur boulot en faisait rêver afin de stimuler l'acte d'achat et c'est normal. Mais dans tous les cas, on prévient les futurs acquéreurs qu'il y a une petite distorsion de la réalité, ce qui est normal aussi. On veut bien admettre ce que le droit nomme le bon dol, c'est à dire une exagération du marchand qui vous assure qu'en achetant telle voiture vous serez le tombeur de ces dames, mais pas le dol ou l'escroquerie.

Il me semble donc normal que lorsqu'un vendeur de fringues présente son produit sur les miches d'une gonzesses aux formes retouchées sous Photoshop, il précise que la demoiselle a été modifiée par un procédé informatique. Il y a distorsion de la réalité et ne pas le préciser est une faute aussi caractérisée que si votre bistro favori vous vendait un pichet de piquette infâme mise en bouteille dans un flacon de premier grand cru classé.

Certes, peut-être que le texte n'était pas nécessaire et l'on ne peut que s'.lever contre cette inflation législative. Il suffisait sans doute de condamner un couturier pour escroquerie, manœuvre dolosive, ou que sais-je encore et un procureur aurait bien trouvé cela dans un code pénal, et le tour aurait été joué, les confrères se seraient alignés. C'est encore un texte de circonstance mais il me semble juste. Si l'on protège l'amateur de vin ou de foie gras des contrefaçons, il n'y a pas de raisons pour ne pas offrir cette même protection à l'adolescente ou à la shampouineuse qui rêvent devant les publicités des magazines féminins.

Il me semble aussi doublement juste car la retouche des filles des magazines a un effet pernicieux en faisant croire à de petites adolescentes qu'elles pourront un jour ressembler à celles qu'elles voient.

A l'inverse des actrices dont on sait qu'elles jouent, le mannequin campe la vraie vie. Et pire encore, propose une sorte de "vraie vie" fantasmée et parfaite" offrant ainsi un modèle. De ce fait, elle participe à l'édification de l'identité sociale de bien des jeunes femmes. Peut-être pas des plus malignes certes mais et alors ?

En mentant éhontément, en trompant de manière scandaleuse le public, l'industrie du luxe et du prêt à porter, participe activement l'augmentation constante des TCA (troubles des conduites alimentaires) et la dysmorphophobie. En présentant des femmes n'existant pas, les annonceurs modifient de manière scandaleuse l'image corporelle vers laquelle veulent tendre les femmes.

Tenez si j'avais été le député chargé du projet de loi, j'aurais rajouté l'obligation pour ces annonceurs de préciser l'âge du mannequin s'il est mineur afin que l'on comprenne que celles qu'ils présentent comme de jolies trentenaires, ne sont généralement que des gamines anorexiques de quinze ans maquillées comme des putes.

Ce texte n'était peut-être pas nécessaire. Peut-être notre code pénal possédait-il déjà un article correspondant au but poursuivi ? C'est fort possible. Dans tous les cas, c'est une bonne gifle à ces marchands de rêve frelaté.

«Art. L. 2133-2. – Les photographies publicitaires de personnes dont l’apparence corporelle a été modifiée par un logiciel de traitement d’image doivent être accompagnées de la mention : « Photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne ». Le non-respect du présent article est puni d’une amende de 37.500 €, le montant de cette amende pouvant être porté à 50 % des dépenses consacrées à la publicité.» (proposition n° 1908 du 15 septembre 2009)


21 septembre, 2009

Couple de stars !

Putain même quand je suis "mythique" je persiste à fumer !

Pfff, mon épouse et moi sommes devenus une sorte de couple de star. Tandis qu'une équipe de télévision vient la filmer, moi je me tape des conférences de presse pour une autre chaîne !

Bon, vous allez peut-être dire que j'en fais un peu trop, mais parfois j'ai l'impression que nous sommes devenus une sorte de couple mythique, mais pas des petits genre Signoret-Montand, non pas des saltimbanques, de vraies stars mythiques, plutôt dans le genre Bacall-Bogart. En plus pour Bogart, j'ai un super point commun avec lui vu qu'il était capricorne comme moi, même qu'on le sent à son air super gai !

Ces nases de la télé voulaient une photo de moi pour leur dossier des presse et ils m'ont demandé si j'avais des portraits de moi ! Pff, comme si j'avais un book comme une apprentie mannequin ou une star du porno ! Bien sûr que non, je n'ai pas de portraits de moi , je ne suis pas John-David de Secret Story 1 ! Alors, ils m'envoient un photographe rien que pour moi.

Si dans les semaines qui viennent, mes honoraires quadruplent, que je cesse de fréquenter mes amis pas connus (des gens obscurs et désespérément normaux), que je plonge dans la coke, que je me pâme devant une expo d'art contemporain, que je ne jure que par la world cuisine, que je prends un abonnement couplé à Libé et Télérama, que je trouve que la gauche est une vraie force de proposition, que je me cherche une résidence secondaire dans le Perche ou le Lubéron, que je trouve que je devrais faire une analyse lacanienne, que je pense qu'Emannuelle Béart ne dit pas que des bêtises, que je milite aux côtés des sans-papiers (mais face aux caméras), que je pense que la terre est en danger, bref que je prends le melon tout en perdant la tête, merci de m'en avertir.

Parce que vient un moment, où nous les stars, on ne se rend plus compte de la vraie vie.

Suicides chez Orange - 2


Bon, on déconne avec Orange mais le sujet est passionnant. Car, il ne faut pas négliger l'organisation du travail. Bien sûr qu'il y a des managers débiles, de vraies têtes à claques qui pensent que les gens s'adaptent forcément à leurs petits schémas prédigérés appris à la va-vite dans leurs écoles ou pire, dans des stages de management. Tout cela existe, c'est certain. C'est même un vrai danger.

J'ai vu dans mon cabinet des techniciens, très forts dans leurs domaines, avec de super formations (ingénieurs, pharmaciens, médecins) terrorisés parce qu'ils étaient promus chef de je ne sais quoi et qu'il allait falloir encadrer des gens. Et croyez-moi, je vous parle de très grosses boites ! Et pour tout viatique, alors que d'eux-mêmes ils disaient ne pas se sentir prêts à encadrer du personnel, on leur offrait un stage surpayé de management dans lequel on leur apprenait à "manager par les couleurs" par exemple, le genre de formation à deux balles que des dirigeants estiment suffisantes !

Moi-même durant mes fières années d'administration, je me suis coltiné un petit chef de merde dont les capacités réelles se bornaient à posséder la carte du PS et sans doute à être dans la même loge maçonnique que notre directeur. Cet âne bâté avait un doctorat d'ethnologie, avait pantouflé comme éducateur spécialisé, et voici qu'on le bombardait à la tête d'un service juridique et financier. Putain, heureusement que j'ai du caractère, parce que comme tête de con, on ne faisait pas mieux que lui !

Il aurait pu pousser les gens au suicide ce petit commissaire politique de mes deux. Ca j'en susi certain et d'ailleurs on a tous fini par se barrer. Mais bon, moi j'ai résisté adroitement et il est allé au tapis au bout de dix-huit mois. Je suis même sûr de l'avoir fait pleurer cette sous-merde, tant j'ai été méchant et vicieux avec lui. Mais bon, pour me défendre hein, parce que je suis un bon gars.

En fait des années après, j'ai réfléchi au sujet. Ce n'était pas tant lui qui était nuisible mais le milieux de travail qui était totalement pathogène. Passe-droits, absence totale de réalité, manque de formation du personnel, tout concourait à faire de ce service une sorte d'hôpital psychiatrique où une espèce de malade mental, notre directeur totalement narcissique et mégalomane, imposait sa réalité du monde viciée, faisandée et délirante. Ce petit chef, godillot et cire-pompes à souhait, était à son image. Il n'y avait aucune issue à la situation. La seule possibilité était de fuir. Alors certes le milieu était pathogène à souhait, mais il n'y eut pas de suicides à déplorer.

Et puis, il y a l'âge aussi ! Passé un certain âge, les capacités d'adaptation ne sont plus les mêmes et rien de plus dur que de devoir obéir aux caprices du petit chef qui a décidé de réorganiser le service ou la division. On pensait finir ses jours tranquilles, le cul calé dans la moleskine du bureau qu'on occupe depuis vingt ans, celui avec la plante rachitique dans le cache-pot tout moche et le calendrier avec les petits chats de 1980 accroché au mur, et voilà qu'un con a l'idée de bouleverser notre plan de carrière !

J'ai connu un pilote de ligne, qui n'ayant pas supporté la cinquantaine bien avancée de devoir se former à un nouveau type d'appareil, a préféré se flinguer. Parce qu'il avait pris conscience, lui qui se croyait fortiche, que l'âge aidant, il retenait moins les trucs et qu'il aurait été plus facile de continuer jusqu'à la retraite de tenir le manche de son coucou habituel. Sûr d'échouer à l'obtention de la qualification nécessaire, et d'être débarqué comme un malpropre, il préféra se flinguer.

Alors quand un pilote, ex-pilote militaire, en arrive là, imaginez ce que cela peut donner avec des fonctionnaires ! Parce que j'imagine que le statut de fonctionnaire peut jouer un grand rôle. J'en reçois aussi des fonctionnaires et c'est vrai que je les trouve généralement fragiles. Ils sont souvent fatigués, prennent des semaines d'arrêt de travail pour une déprime. Les pauvres sont entrés dans un système par peur de la vie, généra sans doute par une très grande anxiété, et voici qu'on les bouscule. Réformer un truc où il y a des fonctionnaires, c'est un peu comme si on décidait de réorganiser un monastère

Alors bon, il y aurait bien la possibilité de foutre à la porte ceux dont on ne veut plus avec un petit chèque, mais le problème justement ... c'est qu'ils sont fonctionnaires et qu'on ne peut pas les lourder !

Bref, face au stress, en fonction de leur nature ou de leur âge, les gens sont inégaux. Certains ne doivent être ni touchés, ni déplacés parce qu'ils sont aussi fragiles que de la porcelaine ! Les managers devraient le savoir, c'est aussi leur boulot !

Enfin bon, vous ne m'ôterez pas de l'idée que dans le privé pur, les gens sont moins fragiles ! Quand les mines du Nord ou la sidérurgie lorraine a fermé, il ne me semble pas qu'il y ait eu des vagues de suicides !



INTERVIEW - Anne-Marie Minella, membre de l'Observatoire du stress et des mobilités forcées chez France Télécom explique la situation à 20minutes.fr...

Pourquoi France Télécom est si spécifiquement touché?
Parce que l'entreprise cumule les problèmes des grands groupes avec le statut de fonctionnaires de ses employés : quand on veut se débarrasser de quelqu'un, on ne peut pas le licencier comme ça... Mais nous avons déjà rencontré des gens qui rencontrent le même type de problèmes dans leurs entreprises, et dont certains sont désireux de mettre en place des observatoires indépendants de la direction. Avec tout ce qui se passe en ce moment, La Poste est par exemple intéressée.

14 septembre, 2009

Suicides chez Orange !


Déjà vingt-trois suicides réussis en un an et demie chez Orange, l'ex France-Telecom de ma jeunesse. La dernière en date s'est défenestrée, celle d'avant aurait avalé des barbituriques, tandis qu'avant encore, un original, avait tenté de se poignarder dans l'abdomen lors d'une réunion. Trop fort lui ! Carrément la grande scène de l'acte II, il sort son couteau et zou, il se le plante dans l'abdomen !


Samedi soir, j'ai été confronté au point de vue d'une salariée de Orange, laquelle m'expliquait que tout cela était du à la rentabilité forcée, un peu comme on parlerait d'une marche forcée., une sorte d'épreuve surhumaine qu'on imposerait à ces pauvres petits gars de FT ! Pérorant de plus belle, elle poursuivit en me disant que si le monde ne pensait qu'au fric alors elle se demandait où nous allions aller ! Puis, elle a continué comme cela à enfoncer des portes ouvertes à grands coups de paroles creuses mais dans l'air du temps.

J'ai tenté de lui répondre mais c'est toujours dur de se faire entendre de quelqu'un qui pense que croire c'est savoir. Et puis ces diplômés de BTS, perpétuellement dans la praxis, ont toujours du mal à se sortir la tête du moteur pour tenter de voir d'un peu plus haut et d'envisager les problèmes complexes en posant les bonnes équations. D'ailleurs, c'est toujours un drame de promouvoir des BTS. Une fois qu'on les a bombardés chefs ou directeurs, ils n'en peuvent plus et imaginent que leur statut vaut un bon cursus universitaire.

Enfin, j'étais invité, cela commençait à chauffer et j'ai bien vu le moment où la belle allait se barrer sur un "puisque c'est comme ça, je pars, je bouffe pas avec les fachos" définitif. Parce que quel que soit ce que vous dites, dès que vous n'êtes pas d'accord avec un gaucho, vous adhérez forcément aux Fasci d'azione revoluzionaria de Benito Mussolini.

Et pourtant, moi je ne demandais pas grand chose. Je ne disais pas "tant mieux, salauds de fonctionnaires, qu'ils crèvent tous !". Non, je demandais juste si l'on en savait un peu plus sur ces fameux suicides. Parce que même si je ne vais pas vous dire que le suicide c'est ma branche, vous admettrez que compte tenu de ma profession, c'est tout de même un phénomène que je connais assez bien.

On se suicide chez soi, au travail, sur la route et même dans le métro, même que la dernière fois, le jour où j'ai repris le travail, j'étais en retard à cause d'une femme qui avait eu la sotte idée de se jeter sur les rails de la ligne 1. Ah la la, faut-il être sotte non ? Elle a le meilleur psy de l'univers à côté d'elle, à deux mètres sur le même quai et elle se tue quand même ! Pas de pot sur ce coup là !

Le suicide c'est un truc plus complexe qu'on ne le croit. Par exemple, Micheline, 53 ans et fonctionnaire chez Orange, peut très bien se foutre en l'air à la suite d'une réflexion de son chef de service, simplement parce qu'auparavant, elle était super fragilisée par les problèmes d'alcoolisme de son mari René et les résultats scolaires déplorables de son grand benêt de fils Sylvain ! Alors, la réflexion du cheffaillon, qui serait peut-être juste passée comme une lettre à la poste dans d'autres circonstances, devient un facteur déclenchant.

Tout ceci pour vous dire qu'il y a certes des facteurs précipitants mais toujours un terrain favorisant ! Accabler Orange, quelles que soient les responsabilités de l'opérateur historique (putain je parle comme un journaleux) ne sert à rien et surtout dessert ce que l'on pourrait apprendre de ces actes de désespoir.

Il faut arrêter de croire qu'il y a des frontières étanches entre la vie professionnelle et la vie relationnelle et affective ! Enfin, sauf quand on est agent secret ou tueur kirghize comme mon ami le Gringeot et qu'on est super entraîné à cloisonner sa vie. Pour tous les autres, les gens comme vous et moi, la frontière entre la sphère affective, relationnelle et professionnelle est poreuse : si l'une ne va pas du tout, il y a de grands risques que les autres en pâtissent.

Le suicide n'est pas non plus un acte neutre. On ne se flingue pas comme cela, aussi facilement. Avant même d'incriminer le désespoir, il faut savoir que le suicide concerne surtout des gens atteints de pathologies graves (schizophrénie, personnalité pathologique, troubles anxieux avec attaque de panique, etc.). Pour l'énorme majorité de la population, se suicider est un acte ultime, un truc grave. Il faut cesser de croire que c'est parce que le chef vous fout la pression qu'on se flingue. Généralement dans ces cas là, on morfle, on saoule tout le monde avec nos problèmes, éventuellement on lève un peu le coude parce qu'on croit que boire permet d'oublier, jusqu'à ce que les choses s'arrangent ou qu'on se barre voir ailleurs dans un autre boulot.

Dans une vie normale, nous avons tous ce que l'on nomme des stratégies de défense qui font que quand ça merde au boulot, on se replie sur la famille ou les potes. Mais bon, parfois on est tellement isolé qu'il ne reste plus rien. Alors soit on prépare son truc dans le cas de la dépression, soit on passe brutalement à l'acte dans le cadre de l'anxiété, et on se flingue.

Voilà, juste ce que j'avais envie de dire à cette pétasse, pas désagréable au demeurant. J'aurais juste voulu qu'elle se serve de son cerveau pour envisager d'autres pistes, qu'elle ne s'engouffre pas dans la voie toute tracée du monde ultra libéral cruel et méchant qui fait rien que faire chier les pauvres travailleurs pressurés de toute part !

Surtout qu'elle était soutenue par un autre blaireau de gauche qui pensait qu'avant, du temps où FT c'était des fonctionnaires, c'était mieux parce qu'il y avait une vraie culture d'entreprise ! Mon cul oui ! On glandait sec et on nous facturait le téléphone les yeux de la tête ! Ce n'était pas mieux du tout !

Quand FT était 100% public, c'était les clients qui avaient envie de se flinguer en recevant leurs factures ! Alors juste retour des choses et justice divine ???

Non, je déconne !

Vieux jeunes !


Né sous le signe du capricorne, j'ai la grande chance de ne jamais avoir été jeune. Donc, plus le temps passe, mieux je suis. Les autres changent : moi non, je reste à peu près le même. Certes j'enregistre des expériences mais bon, j'étais déjà tellement effroyablement lucide et pessimiste dans mon jeune âge que rien ne me surprend vraiment aujourd'hui. D'ailleurs, les jeunes s'entendent généralement bien avec moi. Je ne joue pas le copain, pas plus que je profite du fait que je pourrais être leur père pour les dominer.

Jeune, alors que j'étais déjà vieux, je détestais déjà ces types qui abusaient d'une prétendue autorité que leur aurait donné leur âge pour tenter de me dominer. Ces types prétendaient m'expliquer ce qu'était la vie. Je me sentais déjà aussi vieux qu'eux si ce n'est plus. Et j'ai toujours songé qu'un con qui avait vécu le double de moi, n'avait rien à m'apprendre. Non, décidément leur âge n'avait pas d'autorité sur moi. Je détestais tout autant ces vieux tentant de copiner en tentant d'abolir la frontière des ans.

Je me souviens de ces profs, rares heureusement, qui voulaient qu'on les tutoie ! Quelle horreur que d'être obligé de tutoyer et d'appeler par son prénom un type qui avait l'âge d'être mon père. Je me souviens d'un prof d'histoire-géo qui était la sosie parfait de Kadhafi et qui voulait qu'on l'appelle Jean-Claude. Je me souviens encore de lui, quand il passait dans les couloirs du lycée, avec son gros sourire faux sur sa face grêlée de cicatrices d'acné. Il me détestait parce que je n'y arrivais pas. Pour moi, c'était "monsieur", point barre. Simplement un type qui un jour ou l'autre devrait me juger et me noter, mais certainement pas un copain.


En revanche, je m'amuse à regarder ces vieux jeunes, ces gens de mon âge qui ne veulent pas vieillir et tentent à grands coups d'artifices de se prémunir contre les ravages de l'âge. Si les femmes peuvent me toucher avec leur côté de vieille poupée, les hommes m'ennuient. Quelle horreur de voir ces corps bronzés de retour de vacances. Ces crétins qui affichent quarante cinq ans au compteur et qui se vautrent aux terrasses, le torse moulé dans des t-shirts ridicules, affichant un air victorieux.

Leurs vêtements mêmes m'ennuient. Eux se croient habillés comme des jeunes alors que tout ce qu'ils portent n'est que produit par des marques chargées de créer de toutes pièces des lignes pour faux jeunes. Hélas pour eux, les vrais jeunes, ceux qui ont vingt ans aujourd'hui ne s'habillent pas comme cela !

Ces vieux crétins frappés de jeunisme et de régression, ne comprennent pas que passé un certain âge, on ne s'adapte plus. Alors, ils ont poussé leur période post-adolescente jusqu'à trente ans, trente cinq ans pour les meilleurs et ils se sont arrêtés. Fringués comme des teenagers des années quatre-vingt-dix, ils regardent le monde en conquérants tandis que les vrais jeunes les regardent interloqués et vaguement gênés.

Ça doit être si gênant pour un vrai jeune d'avoir un père qui copine, tente de fumer un pétard avec vous et discute avec vos copines comme s'il était sûr de leur plaire, alors que les petites donzelles de vingt ans n'ont rien à faire de ce vieux con. Garder de telles illusions quand on a quarante-cinq ans, c'est pathétique !

Dernièrement, je me baladais au parc de Sceaux avec la chienne de mon père âgée de trois ans. Même si c'est interdit, je lui avais ôté sa laisse, et la laissais se balader librement.

Elle passait régulièrement près de gros corbeaux en train de gratter le sol à la recherche de nourriture. Elle ne les ennuyait même pas. Elle a vieilli et a perdu ses illusions. Elle sait qu'un oiseau décollera toujours plus vite qu'elle ne court. Elle ne se donne même plus la peine de dépenser de l'énergie à les poursuivre.

Cela me faisait drôle de voir qu'une petite chienne de trois ans avait réussi à engranger cette expérience de la vie consistant à comprendre que le réel résiste toujours et que l'on ne fait pas ce que l'on veut, tandis qu'à Paris, je côtoie régulièrement ces adultes pathétiques restant persuadés qu'il suffit d'être bronzé et d'avoir le torse moulé dans un t-shirt grotesque pour avoir l'air jeune.

08 septembre, 2009

Les bienfaits de la grippe !


Ce monde pourrait me rendre fou. Mais, je suis tellement déconnecté de l'information que je suis un peu comme ces japonais qui sont restés à leur poste alors que la seconde guerre mondiale était finie depuis vingt ans.

En évitant les annonces alarmistes et erratiques à propos de la grippe, de la crise économique et même du réchauffisme, j'évite le stress. Parce qu'il est bien connu que trop d'informations est anxiogène. Plus l'on vous tient informés de phénomènes sur lesquels vous n'avez aucun contrôle et plus vous serez stressés.

Comme vous l'aurez cependant constaté dans l'article précédent, même moi, je n'ai pu échapper aux infos sur la terrible pandémie qui pourrait ruiner le pays sans les efforts conjugués de nos élus et de nos dirigeants d'entreprise, qui à coups de vaccins obligatoires, d'interdiction du port de cravate et de bises, vont terrasser le vilain H1N1 qui nous fait tant de misère !

A toute chose malheur est bon dit un proverbe et c'est un peu vrai. Je suis ravi qu'on rappelle ainsi à mes chers compatriotes les bienfaits du lavage de mains. Je suis toujours stupéfait de voir combien les américains sont nombreux à se laver les mains après être allés toilettes, tandis que dans mon cher pays, on va à la selle et on repart tout guilleret vers ses occupations sans passer par la case lavabo ! Les épidémies récurrentes de gastro-entérites sont là pour nous rappeler l'absence d'hygiène élémentaire de nos contemporains !

J'ai ainsi le souvenir vivace d'une aventure survenue dans une belle brasserie parisienne du 5ème arrondissement où j'avais mes habitudes. Un jour que j'avais envie de faire une miction, je descendis vers les toilettes neuves et propres (pour une fois) de l'endroit. Ayant uriné tout mon saoul, je me lavai les mains consciencieusement ! Il faut dire que côté lavage de mains, je suis un peu obsessionnel.

La porte des toilettes s'ouvrit soudain et l'espace fut envahi d'une puissante et terrible odeur d'excréments fraichement déféqués par l'un des serveurs du restaurant. Puis dédaignant le lavabo où l'attendaient de l'eau et du savon, sifflotant gaiement et m'adressant un aimable signe de tête, celui-ci ouvrit la porte du lieu d'aisance avant de remonter en salle où il alla servir des tas de clients en posant son pouce sale et souillé de colibacilles dans leurs assiettes ! Moi, je n'ai plus eu faim.

Donc s'il faut nous bombarder d'alertes rouges sur la grippe pour que les gens se lavent enfin les mains, nous n'aurons pas tout perdu et j'aurais une pensée émue pour Roselyne !

Alerte rouge et sirène hurlante !

Salariés ayant revêtu leur tenue anti Grippe !

Quand je partais aux USA, on nous bassinait déjà avec la cote d'alerte de l'OMS, ne sachant pas si on devait passer du niveau quatre au niveau cinq, sachant alors que le niveau six et dernier niveau suivrait automatiquement. Bref, on allait peut être pas tous mourir, mais manifestement on allait être moins nombreux dans les transports en commun. Les amateurs de films catastrophe imaginaient des scènes terribles dans lesquelles des médecins revêtus de scaphandres autonomes se penchaient sur des moribonds à la langue noire et gonflée, tandis que les misanthropes se frottaient les mains se réjouissant d'être enfin seuls au monde !

Et puis, rien n'est venu ! Certes, il y eut quelques cas de grippe H1N1 ici et là mais rien d'aussi terrible que ce qu'on nous avait annoncé. Peu de temps après être revenu des USA, je croisai même un rescapé de cette épidémie qui me raconta qu'en fait de maladie terrible, il ne s'agissait que d'une banale grippe soignée à coup de paracétamol comme ... n'importe quel type de grippe !

On déplora quelques morts dans le monde mais force est de constater que les malheureux présentaient toujours des pathologies importantes précédant la grippe qui avait fini par les terrasser. Cette histoire me rappelle le sort de ma pauvre arrière-grand-mère, elle même terrassée par la grippe alors qu'elle atteignait gaillardement l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans.

A l'époque, on avait considéré cela comme normal. Sans doute qu'aujourd'hui, le décès de mon arrière-grand-mère aurait fait la une des journaux, provoquant le désarroi de la communauté scientifique et journalistique, s'étonnant qu'une telle jeune fille puisse être emportée par la grippe. Pensez donc, à seulement quatre-vingt-dix neuf ans, personne ne s'y attendait !

Mais rien n'y fit, la panique ne redescendit pas. Roselyne s'agitait dans tous les journaux, lesquels reprenaient servilement tout ce qu'on voulait bien leur dire. Il faut dire que quand on perçoit des subventions, on a intérêt à obéir ! Alors depuis début mai, il ne se passe pas un seul jour sans que l'on nous parle de cette grippe terrible que l'on attend toujours.

On aurait pu croire que seuls les politiciens idiots, les journaux et leurs plumitifs serviles emboiteraient le pas à la propagandastaffel, mais non ! Cette paranoïa est relayée un peu partout. Ainsi récemment un maire a interdit de cracher par terre dans sa commune ! Et cet imbécile aurait même écrit au président de la FIFA pour demander à ce que les joueurs de foot montrent l'exemple en s'abstenant de cracher sur les pelouses des stades.

Mais comme nos concitoyens ont perdu tout sens de l'humour, personne n'a rien dit ! On a laissé passer l'info comme si tout cela était normal. Mais le pire est chaque fois repoussé plus loin, les limites de la crétinerie enfoncées chaque jour, le ridicule ne tue plus et je constate avec consternation que mes concitoyens sont devenus dingues !

J'apprends ainsi aujourd'hui dans le Parisien, mon quotidien préféré, que certaines entreprises interdisent désormais la bise entre collègues afin de ne pas propager le virus. Tel est ainsi le cas d'AXA. On en viendra bientôt à se serrer la main en portant des gants Mappa.

Mais une autre entreprise va encore plus loin en interdisant le port de la cravate dans ses locaux. C'est ainsi que le groupe SCOR, cinquième société de réassurance mondiale, recommande d'éviter le port de la cravate. Pour Jean-Paul Besson, directeur des risques de cette société, "contrairement aux chemises qu'on lave régulièrement, on n'emmène pas souvent ses cravates au pressing, elles abritent donc des microbes, sans compter que cet accessoire est aussi le réceptacle idéal de tous les postillons de vos interlocuteurs !". Les 700 salariés du siège de la défense sont donc priés de laisser tomber la cravate.

Moi, finalement je trouve cette mesure de prophylaxie très bien mais je pense qu'on devrait aller plus loin encore. J'informe donc mon ami Le Gringeot que désormais, il ne passera plus le pas de ma porte tant qu'il ne se rasera pas son odieux petit bouc, ornement pileux qui comme on le sait est le réceptacle de tout un tas de choses un peu dégueulasses et pas ragoutantes !

En revanche, je le félicite pour son crâne rasé, propre et lisse, même si j'aurais aimé qu'il se le nettoie dorénavant avec une solution alcoolisée adéquate !


Chez SCOR, on s'équipe avant d'aller bosser !

02 septembre, 2009

C'est la rentrée !

Et lui, il a une tête de routier !

Bon, j'imagine que la plupart d'entre vous ont repris le travail dès lundi ! Moi non ! Ma rentrée, c'est demain après un long mois à glander ou presque, puisque je me suis farci un boulot de conseiller technique pour une série.

C'était assez rigolo comme expérience. Je recevais les scénarios et il fallait dire si les histoires étaient crédibles ou pas. Comme c'était pas mal payé et que c'est un job plutôt tranquille, j'en ai tartiné des pages et des pages ! Moi d'ordinaire si simple et dont l'humilité ferait passer le ver de terre pour un animal fier et ombrageux, voici que je me suis montré prolixe, bavard, savant, voire carrément docte ! Alors là, la production en a eu pour son argent. J'ai pas été rat sur ce coup là, de vrais cours de psychopathologie !

Il faut dire que nous étions trois psys à bosser sur le sujet. Alors bien sûr, moi j'ai fait assaut de connaissances pour enfoncer mes confrères et les rendre ridicules et vains. Il fallait bien que je persiste à mériter le rôle de plus grand psy de la galaxie !

Sinon, rien de bien nouveau sous le soleil puisque de toute manière j'écoute très peu les informations. Bon, j'aurais pu au cours du mois d'août rédiger quelques article sur tel ou tel sujet. J'en ferai peut-être un sur ce gamin corse qui a massacré toute sa famille, papa, maman et les jumeaux. Parce que je trouve le sujet passionnant et surtout toujours très mal traité par la presse.

Parce que vous aurez noté, qu'il s'agisse de crimes crapuleux ou d'événements graves, dès qu'un djeun est en scène, on nous dit toujours que rien ne le laissait prévoir et que le djeun incriminé était "un jeune sans histoire et apprécié de ses amis, de sa famille et de ses professeurs". Bon, dès qu'on gratte un peu, on voit que soit le djeun a un casier judiciaire long comme le bras ou alors qu'il était un peu space quand même.

Pour le reste, que vous dire de passionnant ? Rien ! Ah si je m'étais laissé poussé un super bouc pour rendre encore plus noble mon visage déjà pas mal noble mais je l'ai rasé ce matin (pas le visage super noble mais le bouc).

Moi qui m'imaginais être à mi-chemin entre François 1er et le duc de Guise dans le genre visage noble, ben en fait non ! On m'a fait des remarques désobligeantes ! Y'a GCM qui m'a dit que cela me faisait une tête de routier et Olive qui m'a dit que si je me rasais aussi le crâne plus j'aurais la tête du Gringeot ! Bon, ceci dit je m'en fous un peu parce que ce sont rien que de gros imberbes qui devaient être jaloux de mon bouc super fourni ! Dans la nature c'est connu, le fier lion majestueux à la belle crinière attire toujours la jalousie des mâles inférieurs. J'en profite d'ailleurs pour leur dire que je les méprise tous les deux !

Bon voilà, c'est tout ! J'ai encore réussi à faire un article à partir de rien ! Je continue sur ma lancée !