27 septembre, 2010

J'ai de la peine ! (3) et fin


Il me fallait conclure et j'ai conscience que mon dernier texte n'apportait rien de bien nouveau. Entre ne rien faire et tenter de manipuler en employant des armes si féminines, je ne sais pas quelle est la bonne tactique. L'idéal serait de répondre à ces patientes : soyez vous même et laissez vous aller. "Lâchez prise" comme diraient mes confrères : solution bien facile à expliquer.

Dans le cadre d'une approche bio-psycho-sociale, on pourrait sans doute explorer plus avant ce qui explique que ces femmes ne parviennent pas à trouver quelqu'un qui leur convienne. L'aspect psychologique est assez bien connu.
Bien souvent, ces femmes surdiplômées ont été investies par leurs parents ou du moins l'un des deux d'une sorte d'obligation de réussite. Qu'il s'agisse d'une pression directe avec des parents mettant une pression, ou d'une pression indirecte, quand existe une sorte de dette vis à vis de parents aimant mais s'étant "sacrifiés" pour la réussite de leurs enfants. Dans ces cas là, se laisser aller, tomber le masque, cesser d'être dans une optique de compétition et de surpassement, devient difficile. Il en résulte que la personne se retrouve fréquemment prise entre les deux mâchoires d'un pièges consistant à être la géante de ses rêves pour ne pas devenir la naine de ses cauchemars selon l'expression consacrée. Se laisser aller, c'est trop souvent se promener sans sa carapace habituelle, et se trouver finalement malhabile et peu à l'aise dans de simples contacts sociaux. Une forme de timidité avec peut-être un soupçon de peur apparait alors et le contact est rigoureusement impossible. Au delà, de simples rapports amicaux, il est dur de créer une intimité avec ces femmes. D'ailleurs, la plupart se plaignent de n'être que de "bonne copines", celles avec qui l'on parle mais pas celles avec qui l'on a envie de coucher.

Et puis, il semblerait comme je le disais dans le message précédent, qu'après avoir tant lutté, après avoir usé et abusé de leur "animus" comme le définirait Jung, elles soient difficilement capable de l'atténuer. D'ailleurs, dans leurs discours, la plupart d'entre elles se refusent à utiliser les armes féminines, qu'elles méprisent comme si la séduction "classique" était quelque chose de bien trop simple pour elles.

"A vaincre sans efforts, on triomphe sans gloire" semble être leur devise préférée. La forme et le fond sont en rivalité, et à moins d'apparaitre trop réservées, elles semblent incohérentes au plan comportemental. Certaines m'avoue d'ailleurs se juger trop masculines, alors que leur apparence le dément, et souvent trop intelligente comme si l'intelligence était un handicap.

Une de mes chères patientes qui m'expliquait avoir résolu cette quadrature du cercle, m'a dit qu'il fallait être en congruence, ce que j'appellerai moi devenir cohérente, pour faire coïncider la forme et le fond et rendre le comportement plus harmonieux et moins heurté. Tout ceci nécessiterait des développements importants. La seule chose que je puisse affirmer, c'est qu'être dotée d'un fort pôle masculin et être intelligente n'est pas un handicap. Il serait faux d'affirmer que les hommes préfèrent les ravissantes idiotes ou qu'il faille jouer ce rôle pour réussir une entreprise de séduction. Sans doute, doit on en priorité cesser d'exiger trop de soi-même en toutes circonstances et surtout dans les contacts sociaux.

L'approche sociale nécessite cependant de revenir sur le contexte de séduction. Plus que des moments où ils ont lieu, souvenons nous qu'il s'agit de Paris en 2010. Paris est une ville qui a changé, où de nouveaux comportements sans cesse analysés par les sociologues ont éclot. Paris qui fut simplement la capitale de la France est devenue en quelques années une ville étrange. Entre les touristes nombreux et les nouveaux venus de province, persuadés d'y trouver un nouvel Eldorado, un lieu où l'on pourrait tout faire et se permettre, Paris s'est modifiée.

Entre la banlieue proche et Paris, il suffit que je me mette à une terrasse de café, pour observer des attitudes totalement différentes. Les comportements parisiens, me semblent parfois totalement sortir de la norme pour ne pas dire quelque peu "pathologiques" et en tout cas très artificiel comme si une comédie se déroulait devant mes yeux avec des gens sans cesse en représentation.

Est-ce le cadre de référence le plus adapté pour y rencontrer l'âme sœur ? Je n'en suis pas sur. Les comportements adulescents sont nombreux. On a coutume de dire que l'adolescence est le "champ des possibles". Lorsque j'arrive le matin vingt minutes avant mes consultations et que j'écoute les conversations aux tables d'à côté, je suis souvent sidéré. Ainsi, il n'est pas rare que des trentenaires bien engagés vers la quarantaine, parlent de scénarios, de cinéma, d'art et de culture ou que sais-je encore, comme s'ils avaient toujours vingt ans et le monde à leurs pieds. Et les serveuses qui m'amènent mon café mettent un point d'honneur à expliquer que leur vrai métier est comédienne.

Tout cela me parait pathétique et ce d'autant plus que je peux avoir ce type de personne dans ma clientèle. Des gens que je vais aider à descendre de leur petit nuage pour les aider à affronter le monde réel. Toutes ces conversations que j'entends pourraient me faire sourire si je ne savais pas que derrière ce monde fantôme dans lequel tous les rêves sont possibles, le réel attend en embuscade.

Alors pour séduire, mes minces conclusions seront :
1- Lâcher prise ;
2- Déménager peut-être vers des cieux plus "normaux" ;
3- Et cesser de vouloir mais laisser faire le temps.

26 septembre, 2010

J'ai de la peine ! (2)


Il m'a été très difficile d'écrire cet article car il est complexe de savoir pourquoi la séduction ne fonctionne pas chez ces femmes qui viennent me consulter en se plaignant de leur solitude.

Comment répondre de telles demandes ? Comment faire en sorte que la personne en face de moi rencontre l'homme de sa vie ? Bien sur, je pourrais rester sur la réserve et me servir du stoïcisme comme d'un bouclier. Je pourrais aussi citer Cicéron qui aurait expliqué que le célibat n'est pas un obstacle au bonheur et recommander de lire ou relire Les Tusculanes dans lequel l'auteur explique très bien cela avec son style inimitable. 


Toutefois, puisque l'on parle de stoïcisme, on fait obligatoirement référence à Epictète et à son célèbre Manuel. Et l'on se souvient qu'il y a ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas. Ce qui dépend de nous, ce sont nos actions et nos pensées, et rien d'autre. Les autres, notre réputation, le corps, etc., ne dépendent pas de nous.

Ainsi, une rencontre, c'est soi-même face à un autre. C'est la conjonction entre ce qui dépend de nous (actions et pensées) et ce qui n'en dépend pas. On doit donc se souvenir que l'on ne plaira jamais à tout le monde car les autres ne dépendent pas de nous mais aussi que l'on peut faire en sorte d'améliorer ses compétences en agissant sur nos actions et nos pensées, qui elles dépendent de nous.

Et c'est souvent là, que le bât blesse. Trop souvent, est-ce du à l'éducation, à de la timidité ou à un manque de confiance, voire à un excès, je suis confronté à des patientes qui sont persuadées que pour séduire, une femme n'a rien à faire. En bref, elle semblent suivre un manuel de séduction à l'usage des jeunes femmes de bonnes familles datant des années cinquante, dans lequel on leur aurait dit de porter du rose, un rouge à lèvres discret, de sourire et de rester assise, parce qu'il est bien connu que le prince charmant frappera à leur porte et qu'une femme n'a qu'à attendre.

Hélas l'époque a changé. La révolution sexuelle qui a beaucoup profité aux hommes fait qu'ils peuvent consommer sans s'engager et qu'ils ne le feront donc que si la belle en vaut  vraiment la peine à leurs yeux. Enfin, dans une ville comme Paris où l'on me dit qu'il y aurait deux à trois femmes célibataires pour un homme, l'affaire se corse encore plus. Être belle et se taire n'est donc plus la panacée sauf peut-être dans quelque province reculée dans lesquelles les mariages s'organisent encore pour, par exemple accroître le patrimoine foncier ou le cheptel de riches familles d'agriculteurs.


Parallèlement à ces femmes célibataires qui se lamentent sur leur sort, j'ai aussi dans ma clientèle d'autres femmes qui elles auraient l'embarras du choix. Je me suis amusé à demander à deux d'entre elles que je connais bien comment elles s'y prenaient. Les deux sont jolies, diplômées et d'excellentes familles et très intelligentes.

Les deux ont admis être plutôt mignonnes tout en sachant que la concurrence existait. Pour elles, le secret réside dans la manière dont fonctionnent les hommes, qu'elles connaissent par cœur. Selon elle toujours, le meilleur moyen reste "de jouer la fille".  Il ne s'agit ni d'en faire trop en tournant à la petite fille hystérique mais surtout non plus de ne pas en faire assez en surjouant la femme ultra-indépendante. Car selon elles, l'homme serait naturellement porté à protéger mais aussi à conquérir ce qui pour lui a du prix. Les deux me disent que cela marche à chaque fois. Que les scénarios peuvent varier en fonction des profils d'homme mais que la trame reste identique : il faut s'adresser au mâle qui réside en chaque homme. Sourire, rire à ses blagues, accepter d'être une "faible femme" , s'intéresser à lui et à ses exploits, sont pour elles des recettes aussi éculées qu'éprouvées qu'il suffit juste de doser avec intelligence.

Il faut accepter d'être un enjeu mais surtout pas de tenter de rester au niveau de l'homme pour éviter d'être sur son terrain et pire de le dominer. Ainsi, l'une d'elle m'expliquait que de toute manière, rien qu'en la voyant et en l'entendant s'exprimer, tout homme intelligent savait qu'elle était de bonne famille, sans doute diplômée et intelligente. Dès lors, pourquoi prouver encore ce que chacun constate intuitivement ? Ainsi, m'expliquait-elle, si on ne cherche rien d'autre qu'à passer un bon moment, on peut discuter à bâtons rompus d'égale à égal. En revanche, si l'interlocuteur est intéressant, il faut passer sur un autre plan. J'ai demandé à chacune d'elle de me rédiger une page dans lesquelles elles pourraient expliquer leurs recettes.

De tout cela il résulte que la séduction ne semble pas difficile mais semble plus naturelle aux unes qu'aux autres. J'ai aussi pu constater que chez ces patients intelligentes et surdiplômées, il y avait une sorte de dédain vis à vis de leur propre sexe vécu comme "inférieur". Ainsi, elles me disent refuser de s'abaisser à jouer un tel rôle de séductrice et à employer des "armes de femmes". Un peu comme si les amres des hommes, que je suppose être l'agressivité et la confiance en soi absolue ou tentant d'apparaître comme telles, étaient la panacée.

Hélas, pour séduire un homme, j'ai l'impression que les femmes n'ont jamais trouvé mieux à utiliser que des armes ... de femmes. Mais le sujet reste à creuser et j'attends les "copies" de mes chères patientes.

25 septembre, 2010

J'ai de la peine ! (1)


Je ne compte plus le nombre de jolies patientes surdiplômées qui sont seules alors que la moindre shampouineuse parvient à trouver un mec et le garder. Certes, être intelligente pour une femme n'est pas toujours un avantage décisif, les hommes préférant les belles idiotes que l'on peut dominer facilement. 

Mais, il serait trop commode d'invoquer l'intelligence pour expliquer ce marasme affectif. Dans les faits, aussi jolies et intelligentes soient-elles, ces femmes ne savent pas séduire et ne connaissent rien aux mecs. Elles ont beau se montrer libérées et jouer les expertes au lit et me racontant leurs turpitudes, elles ne connaissent rien à rien en matière de séduction : de vraies nunuches ! Cette solitude est souvent leur motif de consultation et elles me font de la peine. J'ai l'impression d'avoir une flotte de Ferrari dans mon garage dont personne ne voudrait.

Dans les faits, on est tellement habitué à penser que pour séduire une femme n'a rien d'autre à faire qu'être belle, qu'on se trouve démuni quand il s'agit d'expliquer à une femme comment séduire. A les voir, jolies, intelligentes, bien intégrées socialement, on se demande ce qui peut se passer pour qu'elle ne parviennent pas à trouver un seul homme bien !

L'exemple le plus frappant est celui d'une très jolie médecin trentenaire et sympathique. Lorsque je la regarde, je me dis qu'il n'y a pas de raison qu'elle soit seule et que le monde est décidément bien cruel pour la pauvrette. Et plus je l'observe plus je la trouve godiche. 

D'abord ce sourire crétin qu'elle plaque toujours sur son visage. Elle le trouve avenant alors qu'il est aussi engageant que celui d'une hôtesse du salon de l'auto. Il est pour tout le monde et il n'est donc pour personne. Elle n'est ni froide, ni aguicheuse, tout juste gentillette avec ce petit sourire niais plaqué sur son joli visage. Je connais des adolescente qui "envoient" plus. Là, si c'était ma fille je me dirais que le premier gars gentil, même un peu niais, et pas trop regardant qui passe, je lui fourgue avec une jolie dot parce que sinon elle crèvera célibataire.

Elle ne représente pas un défi pour un homme. Le regard glisse sur elle sans rien accrocher. C'est la fille bien-comme-il-faut, ni dangereuse, ni sensuelle, ni rien du tout, alors on la laisse. On doit à peine se souvenir d'elle. Ah si, on doit se dire que c'est la jeune femme qui a si bien réussi ses études. Si vous connaissez des hommes qu'une spécialité en médecine excite, dites le moi !

Et pourtant, elle a tout pour retenir. Jolie, bien éduquée, sérieuse, assez cultivée, elle se placerait en sérieuse challenger pour d'autres femmes si elle s'y prenait mieux. Mais hélas, elle n'a rien de particulier pour attirer. C'est la berline moyenne coréenne bourrée d'options mais sans charme, la bagnole qu'on prend par dépit parce qu'on n'a pas trop de moyens et qu'on veut un truc fiable pour aller au boulot. 

Et quand ces chères patientes me racontent leurs naufrages sentimentaux, j'ai envie de bondir ! Je me dis que ce n'est pas possible d'être aussi gourdes, pas possible, d'être aussi jolies, d'avoir fait autant d'études et d'être aussi ignorantes du fonctionnement des hommes.

23 septembre, 2010

Putain !!!


GCM n'est jamais à l'heure. Pff c'est notre soirée Mc Do / Film con et je l'attends. Il est perpétuellement en retard, une vraie fille. D'ailleurs j'ai du expliquer à Thomas qui pensais que GCM était un peu gay, qu'on pouvait avoir des "côtés filles" sans être homosexuel et que le comportement et l'attirance étaient vraisemblablement régis par des structures différentes. Et j'ai rappelé à Thomas que c'était très vilain de discriminer et que la prochaine fois je le dénoncerai à la HALDE.

Et je suis là à attendre comme un con. Pff, alors je zone sur le net et je cherche des daubes sur Youtube. Je remonte les années 80 dans le souvenir de mes quinze/vingt ans. C'est fou le nombre de trucs que j'ai oubliés. Par exemple la chanson de la vidéo qui illustre l'article, dans laquelle on voit un chanteur tout mou et sans voix, accompagné d'une bassiste assez vilaine sapée comme un sac et qui bouge mal, je l'avais totalement oubliée !!!

Putain, je deviens vieux ou alzheimerien ! J'avais oublié le groupe mythique Kazero alors que je me souvenais encore de Léopoldnord et vous et même de Jean Shulteiss voire de Laroche Valmont !

Putain, il m'a dit 21h30 ! Qu'est ce qu'il branle GCM. Il a peut-être perdu du temps à se remaquiller ! Ceci dit j'aurais pu mettre ce temps à profit pour répondre à un mail dans lequel on me demande des vidéos de piano jazz.

SMS !



Putain, un de mes chers patients qui lit mon blog surprend ce que je dis de mon déjeuner et de ma consommation d'alcool et m'écrit le SMs suivant :

Bon ! J'ai longuement discuté avec ta femme qui m'a appellé en pleurs, faut que tu te prennes en main. Sous tes airs "je contrôle tout" palpite un coeur qui saigne et est perdu et ton seul refuge c'est l'alcool. Tu n'es pas seul à être seul.... je suis passé par là. Tu sais l'alcoolique c'est comme le cocu, c'est toujours le dernier à le savoir !
Oui tu en es peut-être encore à ta phase fête mais si ta femme te quitte et que tu perds ton métier (en reçevant les patients avec du vomi plein ta chemise par exemple), c'est très vite la descente vers l'enfer. On ne meurt pas de l'alcoolisme ON EN CREVE !!! L'alcool est déroutant, puissant et sournois. Philippe, si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour nous, on t'aime et nous seront là à tes côtés mais après ce sera à toi de te prendre en main. Si tu veux je t'héberge pour une detox....

Ton AAmi, Olivier"

Merci Olivier et je rappelle d'ailleurs que les AA sont vraiment les mieux placés pour traiter l'alcoolisme. Un psy pourra vous aider, vous coller sur la bonne voie mais il n'y a que les AA qui seront capables de vous faire arrêter. Voilà, c'était un message informatif. Ce qui n'empêche pas ce cher Olivier de travailler sa basse plutôt que de m'écrire des SMS ! Parce que le jour où je me décide à prendre enfin sérieusement des cours, Pastorius et Entwistle seront enfoncés.

 Putain, je suis pas alcoolo !!!

J'ai fait une analyse ! (2)


Pourtant chez Pépère Jung, tout n'est pas à jeter loin de là et il a eu de bonnes idées que j'aurais moi-même pu avoir en mieux évidemment. Et d'ailleurs la psychothérapie analytique, nom correct du travail que l'on fait dans ce type de cure, n'est pas identique à la célèbre et intuile cure freudienne que l'on appelle psychanalyse.

J'ai bien aimé le caractère de Jung, son côté professeur Nimbus cherchant au-delà des sciences dures les raisons d'être de la psyché humaine, ce travail d'ethnologue passionné et consciencieux. Et puis, c'était une époque où les scientifiques savaient écrire. Aujourd'hui, il faut se contenter des élucubrations de Stepehn Hawking, même si cela me fait chier de me moquer de lui, d'une part parce qu'il est handicapé, mais surtout parce qu'il est capricorne comme moi. Mais bon sa cosmologie est un peu concon.

Dans les archétypes, j'ai adoré les notions d'animus et d'anima. J'ai trouvé le concept très opérant et je suis persuadé que ces développements littéraires de Jung ont une réalité neurobiologique réelle.

En peu de mots, l'animus c'est le pôle masculin que toute femme possède plus ou moins. Chez celles qui ont un fort animus, soit elles l'acceptent soit elles le refusent ou se laissent submerger par lui. Celles qui l'acceptent et le canalisent sont ces femmes équilibrées chez qui l'autorité est naturelle. Celles qui refusent cet animus se replient souvent sur une position de petites filles chouineuses qui se révèlent par moment être de vraies emmerdeuses quand l'animus se réveillent. Et chez celles qui se laissent bouffer par leur animus, là c'est terrible, ça donne des profs sadiques, ou des malades qui s'engagent chez les flics ou les gendarmes pour "casser du mec" et généralement tout mec normalement constitué n'a qu'une envie c'est de leur latter la gueule pour leur apprendre à jouer au mec alors qu'on sent que c'est bidon. La mode est d'ailleurs à ce genre de connes que l'on voit dans toutes les séries française par exemple en fliquettes pures et dures mais qui pleurent sur le lit des qu'elles sont seules. En bref toute femme qui ne canalise pas son animus attire la paire de gifles.

En peu de mots aussi, l'anima c'est le pôle féminin que tout homme possède plus ou moins. Pareil que pour l'animus, une anima doit s'intégrer pour donner un mec sensible qui reste un homme avant tout. En revanche, rien de pire qu'un mec qui refuse son anima, parce qu'il se transforme en caricature de macho alors qu'on devine qu'il retient ses larmes devant la mort de Bambi. De la même manière, la mode actuelle est au mec qui se noie dans son anima et qui devient dè slors une sorte de fiotasse atroce, pauvre petite caricature de fille de douze ans : le métrosexuel par exemple qui veut baiser des tas de femmes mais ne sait pas vraiment les apprécier ni les respecter, le trou du cul actuel qui veut tout sans rien payer comme un petit enfant immature. Très à l'aise dans les séries télés ou le cinéma français, c'est le mythe de l'homme sensible qui n'est en fait qu'un trou du cul se noyant dans la sensiblerie. Tout homme qui ne canalise pas son anima attire les railleries.

Bon, ce n'est qu'un bref résumé mais vous pourrez vous reporter utilement au livre de C.G. Jung "Dialectique du moi et de l'inconscient". Un bel animus ou une belle anima, ça a de la gueule et ça permet d'être comme un Bosendorfer et de faire des arpèges des aigus aux graves sans aucun pain rythmique.

Donc oui, j'ai bien aimé Jung quand même. Et puis j'adore quand mon radar détecte les animus ou les anima mal canalisés, ça crée des failles et des fragilités terribles ! Et moi, je vis tout de même du malheur des gens !

J'ai fait une analyse !


Pfff tel que vous me voyez ou me ressentez, vous vous dites : ce mec là est trop libre pour avoir fait une analyse. Et bien, vous vous trompez ! Jeune et pour tout vous dire, aussi avisé sur la vie qu'un lapereau de six semaines, j'ai commencé une analyse.

Je me souviens que j'avais fait dix psys avant d'en trouver un que je considérais aussi intelligent que moi. Et sur les dix premiers, j'ai vu une belle galerie de toquards ! Je me souviens particulièrement d'un mec qui avait un cabinet tout beige et était lui même habillé en beige. Pendant que je parlais, ce mec me fixait de ses yeux vides qu'il aurait voulu perçants, en me répondant des "hmm hmm". Ne m'étant pas encore posé la question, je ne savais pas encore que la psychanalyse freudienne était de la daube mais je savais tout de même reconnaitre un gland quand j'en avais un en face.

Finalement, je suis tombé sur un brave psychiatre, un jungien. Moi à l'époque, Freud, Adler et Jung, je n'y connaissais rien. J'étais face à ce savoir livresque comme un américain face au pinard. On m'aurait fait passer la pire piquette pour un truc bien. Alors finalement, Jung ça m'allait bien. Et comme j'aime bien comprendre, j'ai tout lu Jung. Parce qu'il était hors de question que le psy en face de moi, me balade comme un crétin.

Un jour qu'il analysait un de mes rêves sans importante en lui accordant trop d'importance et surtout une interprétation débile, je suis sorti de mes gonds. Je lui ai demandé : "docteur, vous êtes un homme intelligent et cultivé. Alors sincèrement est ce que vous croyez aux conneries que vous me dites ?".

Il a tenté en bon analyste de me niquer à base de concepts abstraits pour tenter de me faire comprendre que je vivais une résistance. Mais comme je l'avais dans ma ligne de mire et que j'étais chargé au double-zéro, un truc capable de fusiller un sanglier qui charge, je ne l'ai pas lâché et il s'est rendu. C'était assez facile parce que les médecins sont rarement malins habitués qu'ils sont à dominer les autres. Et d'un air penaud, il m'a avoué que lui, c'était la Foi qui l'avait sauvé. Ce voyou me vendait son analyse merdique alors que cela n'avait pas marché pour lui.

Mais bon, étant bon prince je lui ai pardonné et j'ai continué avec lui. J'ai pris des cours de psychopathologie particuliers. Et là, il était vraiment bon, vraiment doué avec une acuité et une sensibilité hors du commun. Putain je lui ai dit que c'était terrible qu'un esprit brillant comme lui se bride en employant une technique aussi vaseuse que l'analyse. Parce que quand il lâchait ses béquilles psychanalytique, son registre ringard, il faisait de la belle clinique française digne d'un Charcot !

Mais bon, on est resté bon pote. aujourd'hui, on est amis, on se tutoie, on s'invite et c'est sympa. Je trouve sympa que ce psychanalyste chevronné ait pu casser son transfert. Je suis ravi d'avoir pu guérir mon psychanalyste, je crois que c'est mon premier succès thérapeutique.

Retour à la normale !


J'ai une clientèle sympa à 99%. Le 1% qui reste, les lourds, les emmerdeurs, les mauvais coucheurs, dégagent d'eux mêmes. Ils ne me méritent pas ! Ceux qui ne comprennent pas qu'une thérapie est avant tout une expérience philosophique finiront soit par se démerder tout seul en espérant une hypothétique guérison, comme si on guérissait de la vie, soit dans le cabinet d'un psychanalyste à fabriquer de l'inconscient. Hier je revoyais un de mes patients sympas, celui qui me prend deux heures et souhaite me parler en déjeunant.

Alors, on a repris notre rythme. Après une entrée composée de saumon fumé et de langoustines, nous avons attaqué une fort belle langouste bretonne que l'on a choisi dans le vivier avec une sauce hollandaise maison. Un Puligny-Montrachet grand cru a agréablement accompagné tout cela avant que nous ne finissions en devisant sur la finitude humaine avec un calvados hors d'âge largement servi. En plus, comme nous sommes exigeants, nous avions fait dressé notre table à la limite du trottoir ce qui fait que nous avons pu fumer comme des pompiers en emmerdant la République hygiéniste. On se serait cru dans les années quatre-vingt !

Il faisait beau et les femmes étaient belles. Et l'air de rien, on a bien avancé. Bien mieux que si je l'avais coincé dans mon cabinet en lui appliquant des règles rigides. Avec les surdoués, on peut se permettre de briser les cadres rigides sans jamais renier l'essentiel.

Comme j'avais tout prévu, après j'avais une patiente irlandaise à côté de qui ma consommation d'alcool me ferait passer pour une jeune fille, le genre de nana qui ne serait pas rassurée si elle pensait que je carbure toujours à l'eau claire.

Parfois la vie est belle.


20 septembre, 2010

Attente !


Fut un temps où seul le facteur existait. Bon, il y avait les télégrammes et même les télégramme téléphonés. Je me souviens ainsi d'avoir annulé un rendez-vous dans une société qui voulait m'embaucher en leur ayant envoyé de nuit un télégramme téléphoné.

C'était en 1993, j'étais juriste en droit immobilier et la crise frappait ce secteur de plein fouet. J'avais trouvé une place de négociateur dans une société importante et ces crétins voulaient me faire porter une veste jaune ! Fort heureusement, le fait de devoir être salarié et de me contenter d'un poste en-deçà de mes compétences n'avait pas éteint toute dignité en moi. J'avais évidemment refusé cet accoutrement, n'ayant aucune envie d'avoir une livrée de domestique sur le dos.

A cette époque quand on attendait des nouvelles, on restait soit le cul collé près du téléphone, celui avec les trous dans le cadran offert par France-Télécom la société monopolistique que le monde nous enviait qui nous vendait à prix d'or les télécommunications pour engraisser ses salariés fainéants. Ou alors, on attendait la tournée du facteur qui nous aurait amené une lettre lors de sa tournée quotidienne.

Une époque bénie ou pas un diplômé en sciences humaines ne figurait dans cette catégorie professionnelle. Un facteur était un facteur : un type qui sitôt sa tournée terminée se livrait à quelques menues activités clandestines pour arrondir ses fins de mois. Mon facteur à l'époque s'appelait Gérard, un qui s'y entendait pour enfourcher son vélo, descendre les verres de blanc et bêcher des terrains.

Bref, on attendait des nouvelles mais cela n'empêchait pas de vivre. Là, compte-tenu de la grève de jeudi prochain, j'ai du bouleverser encore une fois mon emploi du temps. J'ai donc balancé des SMS à tous mes patients de jeudi pour les caser lundi, mardi ou mercredi. Et pas un ne daigne répondre immédiatement ! De la même manière, j'attendais un mail dimanche soir qui n'est pas venu.

Putain de progrès qui m'oblige à rester collé à mon iphone dans l'attente des SMS et du mail. J'ai l'impression d'être une gamine de quinze ans qui attend que son petit copain Kevin la rappelle.

Fort heureusement, je sais occuper mon temps puisque je m'attelle à une formation professionnelle qui sera surement une tuerie rendant grotesques et envieux tous les prétendus spécialistes travaillant dans de prétentieux cabinets de formation soit-disant spécialisés et leurs prestations totalement obsolètes.

Je reste grand même dans l'attente de nouvelles !

Je vieillis mieux que les rêves d'autrui !


Quand j'étais petit, mon arrière-grand-mère que j'ai bien connue me racontait qu'elle avait fait la révérence à María Eugenia Ignacia Augustina Palafox de Guzmán-Portocarrero y Kirkpatrick de Closbourn qui est restée plus connue dans l'histoire sous le nom d'impératrice Eugénie parce qu'elle avait épousée Napoléon III. Elle en était très fière.

Ça pose déjà le personnage non ? Quand on a bien connu quelqu'un qui rencontrait l'impératrice Eugénie, on a du mal à devenir un écocitoyen du jour au lendemain. On a un portable, on est connecté à internet mais bon, on se souvient qu'on est né sous De Gaulle. En plus, on a des souvenirs idiots et la mémoire marquée par des trucs vieillots comme par exemple des séries télévisées sans doute irregardables aujourd'hui.

Un des grands souvenirs, c'est la série Magnum, pourtant sans grand intérêt. En fin de journée, mon pote Olive qui est très riche, est passé me montrer sa Ferrari. Justement, c'était la même que dans Magnum, une 308 rouge avec les rétro californiens et les carbus double corps. On est allé faire un tour avec. Ça change de sa BMW break de VRP !

Plutôt pas mal assis, elle pousse raisonnablement de la puissance de ses 255 cv même si à mon avis, une voiture moderne la met dans le vent sans aucun problème. Le V8 donne du couple c'est certain mais bon, le tout a vieilli et on n'ose imaginer ce que ça donnerait sur route mouillée sans ESP. Bon, l'époque n'est plus la même non plus et c'est sans doute cela qui la rend si anachronique ! Une Ferrari qui respecte les limitations de vitesse c'est ridicule. Fini les virées jusqu'à Deauville à l'époque où on pouvait se taper du 200km/h voire plus en ne risquant qu'une amende qu'on aurait en plus la chance de ne pas payer tant l'informatique était balbutiante. Alors on est assis dans les baquets en cuir et on ne profite que des virages pour lancer la cavalerie, quand on est sur qu'aucun pandore ne pourra nous allumer.

Et puis il y a ces petits bruits comme le couinement de la courroie d'alternateur qui vous font dire que ça date de l'époque où Fiat supervisait la construction des voitures. Ça accélère mais finalement sans doute moins bien que la Lotus de GCM avec sa carrosserie tout plastique. Il faudra que je leur demande de faire une course, je rachèterai une des épaves. En revanche côté pratique je mets tout le monde d'accord ! La RJ49 possède un coffre plus vaste et un accès à bord plus aisé et à 25km/h de vitesse de pointe, on emmerde les radars ce qui en fait une voiture de rebelle ! La RJ49 es tune voiture de philosophe qui sait que quoiqu'il ait c'est au dedans qu'il devrai chercher sa richesse.

Je roulais et je me disais que dans les années 80, je trouvais cette voiture merveilleuse et que c'était sans doute un concentré de technologie. Et là, malgré l'indéniable réussite de la ligne, j'ai trouvé cela un peu vieux et dépassé et sans doute aussi excitant à conduire que d'utiliser un téléphone à cadran à trou-trous ! Bien sur le petit cheval cabré sur fond jaune et la couleur rouge de la carrosserie sont des mythes mais guère plus. C'est le rêve d'un vieil enfant comme le sont tous les collectionneurs de voiture. D'ailleurs, pour les collectionneurs il y a une série de livres qui présente chaque modèle X de voiture et qui s'intitule : "La X de mon père".

Finalement à part les grands vins, les RJ49 et les capricornes, tout vieillit mal. Ayant la chance d'être né vieux, je n'ai pas à revivre mes souvenirs de jeunesse.

18 septembre, 2010

Le moment de s'effacer !


Moi, j'aime bien les gens. Ma porte est ouverte et je reçois beaucoup. On passe de bons moments mais je sais qu'à un moment donné les gens auront toujours mieux à faire que de venir. Nous en parlions avec Thomas qui s'étonnait que X passe moins à la maison ou que je n'aie pas tout fait pour me réconcilier avec Y et Z.

Je lui ai dit que X ayant une copine, cela me semblait normal qu'il passe du temps avec elle plutôt qu'avec moi, que c'était dans la logique des choses. Quant à Y et Z, viendrait sans doute un moment où ils me recontacteraient. Je lui expliquai qu'à mon avis l'amitié était aussi largement dépendante des circonstances de la vie. Ainsi, nous avons tous eu des amis d'écoles avec qui c'était "à la vie, à la mort" que l'on n'a pourtant jamais revus une fois le bac obtenu.

On a parlé de quelques cas communs et il m'a trouvé extrêmement pessimiste sur les gens. Pourtant je ne lui ai pas dit que tout le monde finissait par trahir mais simplement que tout avait une fin même les relations qui semblaient les plus solides, que c'était ainsi et que c'était la vie. Curieusement, il m'a dit que compte tenu de mes connaissances, je pourrais les manipuler pour qu'ils restent : les culpabiliser par exemple. J'ai trouvé cela étrange et lui ai expliqué que cela ne me viendrait pas à l'idée. Qu'il ne me semblerait pas très utile de voir quelqu'un simplement parce que sa présence résulte d'une sorte de chantage affectif intolérable.

Il m'a demandé si je m'en fichais en se doutant que ce n'était pas le cas. J'ai effectivement répondu que je n'étais pas aussi insensible que cela. Mais qu'ayant, comme lui d'ailleurs, la chance d'être né sous le signe du capricorne, le signe du temps, j'étais patient et que j'étais capable de me pétrifier, de me mettre en plongée profonde et d'attendre. Que si j'étais extrêmement sociable, la solitude ne me faisait pas pour autant peur.

Les gens font ce qu'ils veulent et restent libres. J'ai toujours adoré l'idée émise en psychologie sociale que la base de tout lien social reste l'utilité. Il n'y a rien de gratuit et le don pur n'existe pas. On ne fréquente les autres que parce qu'ils nous sont utiles, même si cette utilité n'est évidemment pas forcément odieuse matérialiste. Et comme je le disais en préambule, cette utilité est aussi largement dépendante des circonstances. Si j'avais été en 1916 à Verdun, mon meilleur pote de régiment aurait été un frère sous les obus, qui m'aurait peut-être oublié vingt ans près.

Dès lors, on cesse de fréquenter certaines personnes ou elles cessent de nous fréquenter parce que cette utilité n'existe plus. Quand on devient inutile les liens cessent. La relation perdure parfois parce que la culpabilité fait durer un peu le lien, mais la plupart des gens n'ont pas suffisamment de conscience de leur faute pour ne pas pouvoir se pardonner à eux-mêmes.

L'expiation ne dure jamais bien longtemps juste le temps de se trouver des justifications. On est toujours trahi par ceux que l'on aime. Les autres n'ont aucune prise sur nous. Chacun sait que l'expression qui dit que lorsque l'on va mal on apprécie la douceur de l'infirmière mais que lorsque l'on va bien on ne se souvient que de la douleur des piqûres est vraie.

Thomas m'a semblé troublé et étonné, un peu comme si je venais déverser un seau de merde malodorante dans son monde de Bisounours ou que je venais de piétiner la belle maison en légos qu'il venait de réaliser en lui disant qu'on s'en foutait parce que ce n'était pas une vraie maison.

Je déteste abuser des vingt ans qui nous séparent, mais là, j'étais forcé de lui dire que mon expérience l'assurait : les gens trahissent toujours. Dès lors il faut juste les aimer pour ce qu'ils sont. Aimer les gens, c'est en être responsable, c'est tout. Il faut juste pour l'accepter que le cœur se brise ou se bronze. Ce doit être la différence entre la sensibilité et la sensiblerie. Et puis être patient et se souvenir de ces vers d'un autre capricorne célèbre Rudyard Kipling dans son célèbre poème stoïcien If : Et si tu peux aimer tous tes amis en frère /Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.

Il a trouvé cela étrange. Sans doute aurais-je du lui dire que si l'on se référait aux stades moraux de Kohlberg, que j'avais déjà abordé ici, on pouvait trouver des gens aux idéaux plus élevés, chez qui les circonstances n'avaient que peu de prises sur les relations. Mais ce stade 7 que Kohlberg appelait mystique est plutôt rare. De toute manière, ils finissent toujours par revenir, enfin la plupart.

Les gens trahissent toujours. Et les capricornes qu'animent la lucidité saturnienne le savent très bien. D'ailleurs Paul Léautaud, écrivain capricorne misanthrope, dont la dernière phrase avant de mourir fut "maintenant foutez-moi la paix", l'écrivait dans son journal :

«Il est plus difficile de rendre que de ne pas recevoir.»

15 septembre, 2010

Il n'y a qu'elle dans la vie !


Chanson typique d'un gars atteint de one-itis !


Sacré Lamartine qui disait "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Il ne se trompait pas. Putain, on a beau être sévèrement burné parfois, lors d’une rupture on peut se retrouver aussi démuni qu’une jeune pucelle. On erre comme une âme en peine, on écrit mille mails à la belle qui s'en fout. On se dit que vivre ne vaut plus la peine.


Dans le fatras des techniques de drague développé par nos amis ricains, comme je le disais, tout n'est pas à jeter. J'ai particulièrement apprécié leur notion de one-itis parce qu’elle recoupe ce que j’ai souvent pu observer lors de certaines crises connues chez nous sous le vocable de chagrin d'amour. Alors pour comprendre le concept, souvenez vous qu'en anglais le suffixe "itis" désigne une maladie. Ainsi notre bonne vieille méningite est une meningitis chez les anglois !

Le One-Itis est une véritable obsession maladive que fait une personne en croyant en perdre une autre lors d’une rupture amoureuse. De nombreux jeunes sans expériences de la séduction lors de leurs premières relations se rendent malade lorsqu'une rupture survient, pensant avoir gâché irrémédiablement leur vie. Le One-Itis est une vrai souffrance qui met malmène beaucoup de jeunes séducteurs. Certains pourront même commettre l’irrémédiable. Bien entendu, si pour des raisons de commodités, j’écris pour les hétéros, ceci s’applique aussi aux gays et aux lesbiennes et autres dégenrés de toutes espèces.

Entrons dans le vif du sujet. Alors voilà, c’est arrivé. Elle vous a plaqué ou ne donne plus de nouvelles et vous êtes au trente-sixième dessous. La souffrance commence et comme dirait le père Verlaine, il pleure dans votre coeur comme il pleut sur la ville. On panique, on est prêt à tout pour la récupérer et on se met à faire n'importe quoi comme la supplier, lui promettre de l'attendre, etc.


C'est le piège terrible qui se referme alors lorsque se faisant de faux espoirs, on pense récupérer sa dulcinée. Et cette erreur empêche de se remettre d'une rupture en interdisant la cicatrisation : le fameux travail de deuil. C'est le cycle infernal au cours duquel alternent, la dépression due à la séparation et l'angoisse due à l'espoir toujours brisé qu'elle revienne. Le taux de cortisol augmente, celui de sérotonine baisse dangereusement, et on risque de finir pendu ce qui serait idiot. Avouez qu'il faut être con pour mourir d'amour sauf si on est shampouineuse et abonnée à Gala ! Je vous promets que tous(te)s ceux(elles) qui se sont remis(es) d'une histoire d'amour tragique admettent que ça aurait été très con de mourir pour si peu.


1 – Tenter de la récupérer


La meilleure chose serait de l'oublier mais c'est plus facile à dire qu'à faire. La première souffrance c’est l’angoisse terrible. On se dit qu’elle est partie mais qu’elle pourrait revenir. On est comme au volant d’une voiture automatique, un pied sur l’accélérateur et un autre sur le frein. Ca s’arrête et ça repart. Et c’est encore pire quand on a la phase dite du « mois pour prendre du recul » qui n’est généralement qu’une manière douce de se barrer.


Quand je reçois ce genre de patient(e), je laisse toujours un laps de temps pour tenter de mettre en place une stratégie pour récupérer la douce. On se calme, on tente d’apaiser le désordre émotionnel, quitte à prendre quelques médicaments et on réfléchit sur les erreurs passées, ce qui est de la faute du patient ou de la dulcinée. Parce que je vous assure que dans une histoire d'amour, même la plus pourrie, les torts sont toujours partagés ! Même si la fille s'est comportée comme la dernière des salopes, ça reste partagé parce qu'il ne fallait pas la choisir ! C’est du 50/50.


Et parfois cela marche. A la faveur d’une discussion intelligente, les gens se remettent ensemble. Mais c’est rarissime parce que l’on sait qu’une fille qui part, vous plaque, ne revient jamais. Elles sont longues à se décider mais quand c’est mort, c’est mort. Et puis tentez de faire sortir une nana de l’émotionnel, c’est presque peine perdue. Et croyez moi ce n’est pas du sexisme.


2- Admettre qu’elle ne reviendra pas


Ensuite, comme on sait qu'une gonzesse qui vous plaque ne revient généralement jamais, il faut passer à l'étape deux. Voilà, elle est partie, elle ne reviendra plus. Alors on évite de mourir et puis on travaille et on tente de murir psycho-affectivement.


Déjà, on admet qu'elle a le droit de plaquer, de partir, de penser qu'elle s'est trompée. Parce que de la même manière que mon charmant petit patient n'est pas obligé de sortir avec TOUTES les filles à qui il plairait, la gonzesse qu'il idéalise n'est pas non plus obligée de sortir avec TOUS les mecs à qui elle plait dont lui ! Devenir adulte et cesser d'être un petit branleur c'est admettre cela : ce n'est pas parce qu'on se meurt d'amour pour une fille qu'elle doit répondre favorablement à ces attentes.


Donc inutile de vous extasier avec regret devant ses photos, de vous précipiter pour répondre à ses appels ou de réécrire trente fois la lettre censée la convaincre de revenir. C’est du temps perdu.


A ce stade on doit avoir réussi à entériner le fait qu'elle ne reviendra pas en connaissant les raisons de cette rupture. On redevient libre, on sort de ce cycle sans fin.


3- Cesser de l’idéaliser


Finalement, le travail consisterait idéalement à l'oublier totalement. C'est souvent impossible alors on se contente de faire du déminage et d'ôter la plus grande charge affective à cette douloureuse histoire d'amour.


Il s’agit de cesser de placer l’ex sur un pinacle comme si c’était une princesse de conte de fées et une femme parfaite parce qu’elle ne l’est pas. D’ailleurs, plutôt que des bons moments, tentez de vous remémorer-vous tous ces moments où elle s’est mal comportée avec vous. Listez tous les mauvais moments et tentez de devenir enfin objectif. Parce que je l’affirme, la genèse de votre histoire d’amour comportait en son sein ce qui allait entrainer sa fin.


Le temps fait ensuite son œuvre et le patient s'aperçoit un jour qu'il peut penser à cette ex comme à une femme normale et même se trouver bien stupide d'avoir voulu mourir pour elle. La princesse de conte de fées n'était finalement qu'une femme banale sur laquelle il projetait bien des choses.


C’est tout l’intérêt de ces fameuses projections lesquelles ne sont pas cantonnées au travail psychanalytique. Les thérapies cognitives, par le dialogue que l’on a amènent aux mêmes prises de conscience. On cesse d'idéaliser. On se renarcissise. On se dit qu'on est un mec bien et qu'on mérite mieux que cette conne qui fait la fine bouche.


La vie poursuit ensuite son cours. Après un temps de latence, les souvenirs s’estompent et on rencontre de nouveau. Et on se dit enfin : comment ai-je pu être aussi triste ? Comment ai-je pu me comporter comme un putain de clébard quémandant son sucre ???

13 septembre, 2010

Dilemme !


Je constate que j'ai maintenant trop de rendez-vous. Je dois faire face. J'ai deux options. Soit je remonte mes tarifs pour m'aligner sur ceux de la concurrence et je deviens psy de riches. Soit j'ampute mes séances d'un quart d'heure, sachant que je dépasse toujours un peu.

A ce titre je me souviens que voici deux ans, j'avais demandé à mon épouse et à Laurence de faire une petite enquête afin de connaître le montant des honoraires exigés par les confrères. Il en était ressorti que les tarifs était à peu près aussi clairs que dans un souk d'une ville arabe. Dire que c'était nébuleux est une litote. La réponse la plus courante était que le confrère ne pouvait pas répondre au téléphone et qu'il fallait se rencontrer. J'imaginais déjà l'arnaque. L'oeil de l'expert capable d'estimer le prix d'une montre ou d'une paire de chaussures, les accessoires qui ne trompent jamais, afin de fixer le tarif. Quelle bande d'escrocs ! Toujours est-il que je ne sais pas combien mes confères exigent ni pour combien de temps !

Quel dilemme. Moi qui déteste choisir !

La mort !


Alors là, ça jette un titre pareil : la mort. Ça pose tout de suite son bonhomme sous l'angle du mec qui va savamment vous parler de ce que tout le monde redoute : la mort ! Putain, si avec ça je ne fais pas péter les scores, c'est que je suis un gros nul ! Il ne me restera qu'à aller draguer avec ce trou du cul de Mistéry parce que je ne vaudrai pas mieux.

Voici quelques mois, je regardai par hasard une émission sur M6 traitant des expériences de mort approchée. Pour une fois, ce n'était pas des gourous new age complètement allumés qui en parlaient mais des chirurgiens chevronnés. L'un d'eux était neurochirurgien et le second pratiquait la chirurgie cardiaque. Leurs observations étaient assez passionnantes et j'ai adoré lorsque le second a affirmé que le cerveau n'était qu'une interface. Que la conscience précédait l'existence terrestre et lui survivrait.

J'ai trouvé cela intéressant et j'étais d'accord. J'ai toujours pensé cela. Et n'allez pas me demander pourquoi. Ce doit être une sorte d'intuition fulgurante, la même que celle qui m'a fait me dire un jour que sans RJ49 la vie ne vaudrait pas la peine d'être vécue. C'est sans doute du au fait que je sois capricorne : c'est un signe de chercheur. D'ailleurs aurait-on l'idée de demander à Newton ou Pasteur, d'où ils tiennent leurs idées ? Non ! En revanche, on raconte qu'Einstein aurait parait-il beaucoup piqué à Poincaré mais il n'était pas capricorne alors je m'en fous.

Revenons à nos moutons. Cette idée de la mort nous oppose GCM et moi. Il collectionne absolument tout ce qui peut paraitre sur les cellules souches. Son ambition est de vivre mille ans voire plus. Et il tente de me convaincre combien ce serait génial d'avoir plusieurs vies. On voit bien la le point de vue du taureau jouisseur face au sombre capricorne.

Moi je trouve qu'avoir plusieurs vies ne servirait à rien parce que c'est toujours la même. D'ailleurs de l'intouchable des faubourgs de Calcutta jusqu'à Bill Gates, la vie n'est pas fondamentalement différente. Je sais qu'en affirmant cela, je vais faire hurler les socialistes, mais je le pense. On rit, on pleure, on aime et redoute à peu près les mêmes choses. Bref comme disait l'Ecclésiaste, qui est le seul gars sensé de l'ancien testament : il n'y a rien de nouveau sous le soleil ! Alors pourrais-je avoir mille vies que je sais que cela serait toujours pareil. J'aurais l'impression d'être comme Phil Connors, le héros du film "Le jour sans fin" dans un perpétuel recommencement.

D'ailleurs il serait vain de chercher Dieu dans le vivant qui n'est que mécanique. Sans doute que les neurosciences pourront nous rendre béats et heureux d'ici quelques dizaines d'années. Nous serons tous plongés dans une joie sans limite et les grandes questions seront reléguées au rayon des vieilles lubies. Je pense que ma profession n'existe que pour pallier les insuffisances des neurosciences. Le prozac nous a ébranlé et les prochaines molécules nous tueront. nous autres pauvres psys Comprendre comment fonctionne un cerveau sera d'ici peu aussi aisé que de réparer un moteur à quatre temps.

La bonne nouvelle est qu'il restera toujours cette putain de conscience. Les neurosciences pourront l'endormir, la tromper en nous plongeant dans un fantasme perpétuel mais jamais l'obérer. La conscience restera toujours la question. Et si nous savons un jour tout expliquer, nous n'apporterons toujours pas de réponse à la fameuse question de Leibniz. Pourrions-nous vivre mille ou dix mille ans, que les mystères de la mort ne seraient toujours pas expliqués.

Pourtant j'aime bien l'idée de ces recherches sur les cellules souches, le fait que la médecine soit enfin intelligente en copiant enfin ce qu'il y a de plus perfectionné chez le vivant : l'autoréparation. J'aime aussi l'idée que la mort restera un mystère et que vivre dix mille ans ne la rendra pas moins incompréhensible. Que la mécanique même toute puissante, ne l'emportera jamais sur le spirituel.

Même si je n'attends pas de la recherche médicale le bonheur sur terre, je trouve sympathique que bientôt on puisse choisir l'heure se sa mort non parce qu'elle est inéluctable mais parce que l'on a tout vécu. Sénèque disait : il faut vivre ce que l'on doit et non ce que l'on peut. Gageons que les cellules souches et les applications qui en découlent si elles voient le jour, rendront le suicide philosophique courant.

C'est la seule avancée vraiment intéressante. Mourir comme Socrate, Sénèque ou Cicéron, c'est avoir eu une belle vie.

07 septembre, 2010

Mistéry est un blaireau ! (suite et fin)

Le client type de Mistéry !

Sans doute que les limites de Mistery reposent dans la culture populaire américaine. Lorsque l'on a vu une comédie pour teenagers, on remarque que trois personnages se détachent principalement du lot, les mêmes que l'on retrouve dans la théorie exposée par ce type :


  • Le laid : c'est celui que l'on nomme le nerd ou geek, c'est le pauvre type, le fort en thème, le crétin poussé à la caricature. Les comédies et séries américaines regorgent de ce genre de personnages. Loin d'être de pauvres victimes, ils sont souvent comme dans la comédie American Pie (et autres films de ce type), affreux, bêtes et méchants et ne rêvent que d'avoir les succès des beaux mecs mais sans se donner la peine.

  • Le beau gosse : c'est le quaterback de l'équipe de football. Grand, bien bâti avec de larges épaules et une grosse mâchoire inférieure, c'est le prédateur, le chasseur qui rassure les femelles en leur promettant que la chasse sera toujours abondante pour nourrir la progéniture. C'est une sorte de salaud gorgé de testostérone, un type dénué de toute sensibilité, un tyran qui méprise les autres. Tel le lion dans la savane, il se sert en premier laissant aux charognards et autres prédateurs de moindre importance de finir ses restes.

  • La belle fille : elle est souvent présentée sous forme de connasse blonde. Elle apparaît souvent sous les traits d'une cheerleader à la plastique impeccable. Que l'on regarde ses cheveux à la coloration impeccable, ses ongles magnifiquement manucurés ou encore ses dents parfaites pour lesquels ses parents se sont ruinés chez l'orthodontiste, tout est parfait comme chez Barbie. C'est le prototype de la HB dont parle Mistery et encore pire quand elles vient d'un milieu friqué. C'est la proie, l'enjeu pour les deux autres.
L'histoire est évidemment fortement nappée voire engluée de pudibonderie américaine. Le sexe est partout mais on s'en défend. La cheeleader court vêtue et juchée sur ses hauts talons affole tous les jeunes mâles mais s'en défend. Les rapports humains s'en ressentent fortement. On attire en se défendant d'attirer, et on est attiré sans trop le montrer. Il s'ensuit une atmosphère propice aux développements de comportements totalement pathologiques où jeunes mâles du type puceaux en rut gorgés de testostérones et jeunes putes vierges dansent un ballet mortifère. On ne séduit pas vraiment, on se tourne autour, on défie les interdits, on brave le rigorisme protestant. Leur séduction est à la notre ce que le binge-drinking est à une dégustation de grand cru !

Dans ce jeu, Mistery, victime de son environnement pathogène explique simplement au pauvre gars qu'il peut lui aussi devenir un prédateur comme le sportif mais en se servant de ses propres armes. C'est la tête contre les muscles, le Lion et le rat à sauce adolescente américaine. D'ailleurs, toutes ses histoires s'adressent toujours au même type de personnes : un tout maigre à la poitrine cave amateur d'échecs.

La technique n'est certes pas dénuée d'intérêt d'un point de vue méthodologique même si elle n'a rien de révolutionnaire. Il s'agit d'expliquer à de pauvres types que pour séduire une fille :

  • Il faut tenter de soigner sa présentation. Parce qu'effectivement exiger d'une femme qu'elle soit belle quand on se permet soi même d'avoir les cheveux gras et des boutons plein la tronche, c'est assez minable.

  • Il faut tenter de l'intéresser un minimum avec ses propres armes. Oui encore une fois, exiger qu'une femme couche avec vous, sans avoir fourni d'efforts pour la séduire, simplement parce que vous en avez envie c'est avoir un comportement immature ;

  • Se souvenir qu'une femme, aussi intelligente soit-elle, est une femme et encore plus dans des situations de séduction. Que quoi qu'on nous fasse croire, il y a une polarité des sexes. Encore une autre évidence : une femme n'est pas votre meilleur pote !

  • On déduit donc de la proposition précédente u'une attitude de caniche en rut n'a rien de séduisant et que ce n'est pas parce que vous voulez coucher que cela arrivera. Si les paons font la roue, et de manière généralement si beaucoup d'espèce entament une parade nuptiale, ce n'est pas sans raison. Toujours une évidence : face à une femelle de l'espèce, on reste un mâle de l'espèce. En ce sens, on rabaissera gentiment la trop belle (neg'hit) tandis qu'on réhaussera une moins jolie.
Tout ça pour ça ! Il me semble qu'au pays de l'amour courtois, ce sont des choses qui étaient sues et maitrisées dès le plus jeune âge. Sans doute que les modifications sociétales introduites ces dernières années ont modifié les rapports entre les deux sexes à un point tel qu'il nous faille un pitre comme Mistery pour nous apprendre à séduire. Pourquoi s'étonner puisque l'on arrive au point où offrir des fleurs sera bientôt considéré comme du harcèlement sexuel.

Mistery nous apprend à draguer et Robert Parker à apprécier le vin. Pauvre France !

Mistéry est un blaireau !


Bon, j'ai terminé The pick-up artist de Mistery, le roi de la drague. C'est un honnête boulot d'ingénieur sérieux, d'entomologiste consciencieux, de clerc de notaire laborieux, de comptable sourcilleux, bref le truc même que seul un analysant rêvant d'être un promouvant aurait pu faire. Son maître mot aura été de prouver que la spontanéité cela s'apprend. Cela me rappelle un peu ces jeunes pianistes coréennes, concertistes prodige, dont le pays du matin calme a inondé tous es concours et toutes les scènes classiques du monde entier. Qu'est-ce qu'elle joue bien mais qu'est-ce qu'on s'emmerde à les écouter.

Ceci dit, c'est certain qu'en répétant jusqu'à plus soif les mêmes mesures tous les jours sous l'autorité d'un maître rigide, on ne peut que devenir un bon pianiste. La Chine populaire aura fait de même avec ses athlètes. Et je suis même persuadé qu'avec un père autoritaire et une mère castratrice, loin de toutes tentations, j'aurais pu réussir le concours d'entrée à Polytechnique. Le dressage, comportementalisme de base, a ses vertus. Ça ruine une personnalité mais ça rend performant. Ceci dit cela ne donne pas de talent. Au mieux on devient grand commis de l'état et on prend des décisions sans en comprendre les conséquences.

Le problème c'est que le PUA que nous vante Mistery a ses limites. Son PUA, c'est le parvenu de la séduction, c'est le gosse de pauvre ayant souffert dans son enfance qui se dit qu'une fois adulte, lui aussi pourra devenir un gros beauf et humilier tous ceux qui ne possèdent pas ce que l'argent achète. Finalement plutôt que de suivre les conseils de Mistery, autant s'acheter un Audi TT et aller agiter le porte-clés sous le nez de la fille la plus canon et la plus vénale du club le plus vulgaire, ce sera aussi simple.

Effectivement toutes ses techniques sont excellentes pourvu qu'on ait décidé de devenir un gros blaireau amateur de grosse pute. Car quand il nous parle de HB10, il ne parle pas de la fille la plus jolie mais de la fille la plus jolie et la plus conne. Car soyons sur, même si l'on admet que le génie est masculin, qu'une fille ne serait-ce que normalement intelligente, ne sera jamais assez nulle pour tomber dans le panneau ou alors une fois. Le trip de Mistery c'est de se dire qu'il n'y a pas de raisons que seul Hugh Hefner en croque !

En gros ce que propose Mistery, c'est d'expliquer à un gentil garçon sensible et un peu mal dans sa peau, de se transformer en connard de première pour aller niquer de la pouffiasse à la chaîne. Si l'objectif du type est de se taper de la shampouineuse le samedi soir au Métropolis, alors la recette est bonne. Si en revanche, il attend un plus d'une rencontre qu'une simple éjaculation à la va-vite sur la banquette arrière de sa voiture, ce sera plus difficile.

Parce que tout ce qu'il explique on le sait. N'importe quel mec un peu sensé, sait que face au canon, à tendances hystéro-narcissiques à al sauce secret story, il ne faut pas montrer qu'on la trouve belle car ce serait s'abaisser. Face à ce genre de femelles pathologiques, ne reste plus qu'un jeu de domination soumission un peu basique et assez pauvre. La femelle joue trop la belle alors vous lui mettez un taquet pour lui faire comprendre qui est le maître. Ça doit s'enseigner chez tous les proxos albanais. Tous les mecs un peu sensés l'ont au moins fait une fois leur vie. Et tout mec un peu intelligent a vite compris qu'il n'y avait aucune gloire à attendre à avoir séduit une pauvre conne parce qu'on était plus intelligent qu'elle. Autant aller tirer sur du gibier d'élevage le dimanche à la chasse.

L'essentiel de ma théorie de Mistery c'est de verrouiller sa sensibilité, de devenir aussi con et méchant que sa proie et même plus pour la niquer hardiment. C'est de la recette pour anciens petits gros frustrés , grande perche mal à l'aise dans un corps tout maigre ou boutonneux de terminales C devenus aigris et méchants et prompts à se venger en faisant souffrir volontairement des femmes qui les auront faits souffrir involontairement. C'est la réussite de serial killer sans les emmerdes judiciaires.

Tout n'est pourtant pas à jeter car il y a des trucs à prendre mais bien peu car ce qui pêche c'est le fond. Je pense que les thérapies restent tout de même supérieures en termes de résultat. On peut canaliser sa sensibilité, comprendre ses attentes, travailler sur soi, et cela doit donner de meilleurs résultats. Mistéry de ce point de vue est à la thérapie, ce que le docteur Mengele était à la recherche médicale, un malade mental.

D'ailleurs je ne sais toujours pas si ce type souffre d'un trouble bipolaire ou s'il est simplement hystérique. Je pencherai plutôt pour la seconde solution. Dans tous les cas, cela ne m'étonne pas que ces conneries soient exposées sur des forums informatiques. Il faut être informaticien prépubère et schizoïde pour penser que l'esprit humain soit aussi simple.

Et pourtant j'ai toujours pensé que les gens étaient prévisibles à 99%. Finalement, peut-être est ce 1% qui reste merveilleux, celui qu'ignore ce baltringue de Mistery. Pauvre type, s'il m'avait connu j'aurais pu lui dire comment draguer des hystériques et il aurait perdu moins de temps. Parce qu'elles, elles sont souvent prévisibles à 100%.

Je crois que j'aime trop les femmes pour apprécier Mistery. Ce mec a un t de trop dans son pseudo merdique. Mais je suis content de l'avoir lu.

03 septembre, 2010

Dépression noogène !

Violette Nozière chez qui on reconnait immédiatement la joie et la pétulance du capricorne !

On vit une époque vraiment pourrie. La France n'en finit pas de crever et à moins d'avoir une carte du PS ou de l'UMP dans la poche ou de militer au NPA, tout le monde s'en rend compte.

Hier soir, mon dernier patient que je connais bien m'a demandé si je voulais bien faire la séance en terrasse de café. Cela ne me posait aucun problème mais j'ai exigé que nous allions sur la rive gauche. Nous nous sommes donc retrouvés tous deux à deviser dignement devant des Affligem à une terrasse de la rue Soufflot.

Comme il se fait tard, je décide de diner rapidement dans un des deux fast-foods avant de rentrer chez moi. Mc Do est bourré tandis que le Quick est vide : ce sera donc le Quick ! Tandis que je passe ma commande auprès d'une brunette plutôt jolie et accorte, un type qui attend le reste de sa commande engage la conversation.

Nous parlons de l'ancien Quick du milieu du Bd Saint-Michel devenu un Monoprix. On se souvient qu'avant, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, c'était un café qui s'appelait "Les sources". Comme je suis bien plus érudit que lui, je lui apprends que c'était l'établissement favori de Violette Nozière, cette adorable petite capricorne que ses parents avaient un peu trop fait chier et qui décidé de s'en débarrasser prestement !

Comme nous sommes seuls l'un et l'autre, nous nous asseyons dans un coin pour diner et nous papotons. Il est pilote de ligne bientôt en retraite et moi vous le savez. Il ose timidement une question sur l'état mental d'une femme dont il ne me dit pas qui elle est. Et je comprends qu'il me parle de sa femme qui en plus d'être psychanalyse semble passablement hystérique même si les deux vont souvent ensemble.

Puis, voyant qu'il a à faire à un homme responsable et non à un putain de gauchiste, il embraye sur la politique. On parle de Paris, et chacun de nous constate combien la ville a bien changé. Il doit être 22h30 et il n'y a pas un rat dans les rues, le boulevard Saint Michel est vide malgré la température clémente de la soirée. Bien sur, nous sommes d'accord pour dire que c'est de la faute de Delanoë ! Et puis, nous invoquons aussi la responsabilité de tout ces paysans venus de contrées improbables en se jurant de transformer Paris en New-York. Tous ces gens avides d'art contemporain, de culture et d'expos comme ils disent. D'ailleurs si vous voulez reconnaître à coup sur un faux parisien, mais un vrai provincial avec encore de la paille dans ses sabots, c'est facile : c'est toujours celui qui vous dit qu'il(elle) adore aller aux expos. Le vrai parisien se tape des expos, ne monte pas à la Tour Eiffel, et passe devant le Louvre sans s'y arrêter. Au final, de New-York, on n'aura retenu que l'interdiction de fumer dans les rades !

Et puis bien sur on finit sur la France et là ce brave type devient assez touchant. Il m'explique qu'il s'est baladé dans pas mal de pays dans le monde, qu'il en a trouvé de très bien, mais qu'il a toujours été content de revenir en France. Comme il me dit, on y bouffait bien, on y buvait bien et il rajoute que c'était aussi l'un des rares pays où l'on pouvait s'engueuler avec un flic sans risquer de finir au ballon. Sans compter, me dit-il aussi, que quand on voulait on pouvait faire de très belles réussites techniques.

Puis son visage s'assombrit pour me dire qu'il a l'impression qu'une page s'est tournée. Il trouve que maintenant tout est nul en France et il applaudit même les nombreux ratages français en matière économique, sportive et j'en passe. Il m'explique qu'il a décidé de ne plus voter.

Puis, allant toujours plus loin dans ses confidences, il m'explique : vous allez sans doute me trouver bête, mais je suis désabusé, pas déprimé non, bien au-delà, je suis désabusé parce que je n'attends rien. Je suis à la retraite dans peu de temps et je m'en faisais une joie. Je pensais profiter de bons moments dans un des plus beaux arrondissements d'une des plus belles villes du monde. Et aujourd'hui, il n'y a plus de vie. Même les cafés que j'aimais sont peuplés de cons et les propriétaires des établissements sont pires encore. Je n'aime plus la France et je me sens orphelin.

Pour conclure, il m'a demandé ce qu'il avait. Je lui ai juste dit qu'il déprimait parce qu'il était affecté d'un genre particulier d'une pathologie difficile à traiter : la dépression noogène qui consiste en une absence de sens.

Victor Frankl qui décrivit cette pathologie expliquait que l'être humain est conduit par la recherche de valeurs capables d'éclairer sa vie et d'un sens (logos) qui puisse l'orienter. Il est unique, libre et responsable dans ses choix, ne dépend pas de ses pulsions et peut faire face aux situations les plus dramatiques s'il sait leur donner une signification. Qu'il vienne à perdre le sens de la vie et il basculera dans la dépression noogène, une dépression atypique évoluant à bras bruit dans laquelle les symptômes psychologiques sont anesthésiés par une apathie qui prend le dessus et masque tout.

Bien entendu, il m'a trouvé sympa et m'a demandé ma carte de visite !

Retour au boulot !

Tenue pour pratiquer l'éveil cosmique !


Paf, le mercredi 1er septembre, le réveil sonne parce qu'il est l'heure pour moi de retourner à la mine. Allez hop, après un mois de glande tout juste entrecoupé de travaux divers, il est temps de rouvrir la boutique.

Comme je voulais commencer en douceur, je n'ai pris que des anciens. Je collerai les nouveaux la semaine prochaine parce qu'on ne sait jamais si parmi les demandes de rendez-vous ne se tient pas en embuscade quelque emmerdeur patenté ! Alors, que des anciens pour le premier jour et si possible les plus sympa, ceux qu'on appelle par leur prénom et avec qui on rigole bien.

Donc tout s'est bien passé et me voici prêt à assumer une année pleine de succès thérapeutiques qui me vaudront peut-être des ex-votos dans toutes les églises de France.

Je me dis que si j'avais ouvert une secte au lieu d'être un tâcheron de psy honnête et travailleur, la reprise aurait été différente ! Je me serai pointé au château (les sectes sont toujours dans des châteaux) en faisant crisser les pneus de ma Ferrari 612 sur le gravier de la longue allée. Le retoru aux affaires après un mois de retraite spirituelle à Saint-Tropez.

Mes petites adeptes seraient sorties toutes frétillantes du château vêtues de toges blanches courtes (dans les vieux nanars érotiques des années 70, elles s'habillent comme ça) comme autant de petites dryades adorables virevoltant autour de leur maître bienaimé.

Je les aurais toutes pressées contre mon cœur, enfin les plus belles, maniant avec justesse le compliment comme la réprimande : toujours aussi jolie toi par contre toi dis moi, t'aurais pas pris un peu du cul durant ma retraite spirituelle ? J'aurais ensuite dit à la plus jolie : toi tu me rejoins pour une séance d'éveil cosmique avec distribution de ma semence sacrée dans mon bureau dans une heure.

J'aurais jeté un œil négligent aux adeptes mâles travaillant durement à l'entretien du château et sur lequel Le Gringeot veillerait avec sévérité. Parce que quand on tient une secte, il faut tenir les mâles à l'écart de manière à ne jamais être concurrencé. Le Gringeot je l'aurais récupéré à sa sortie de prison. Légionnaire en rupture de ban, il se serait essayé aux braquages puis aux proxénétisme avant de se faire prendre bêtement pour une peccadille, une bête histoire de trafic d'organes entre l'est et la France.

Puis entrant dans mon bureau, agencé en meubles de Claude Dalle pour Roméo comme les princes arabes dans les SAS, j'aurais appelé ma fidèle comptable Laurence pour vérifier les chiffres. Parce que c'est pas le tout de faire des retraites spirituelles à Saint-Tropez, il faut que le blé tombe quand même. Laurence ouvrant les livres de comptes m'aurait dit que tout allait bien tout en me signalant un peu de coulage et en m'expliquant qu'elle a repéré l'escroc. Je lui aurais dit d'en parler au Gringeot pour qu'il le corrige et lui apprendre que voler Philippe c'est mal. On aurait regardé un peu si les loyers étaient bien rentrés, appartements, murs de boutique, chantage et extorsion de fond.

Ensuite, une petite demie-heure avec l'avocat qui m'aurait expliqué que mes problèmes avec la MILIVUDES sont en cours d'apaisement depuis que monsieur le ministre a reçu un CD qui le montrait nu entouré de jeunes éphèbes. Je raccrocherais en lui disant que ses honoraires lui seraient versés ce soir en espèces comme convenu et j'aurais pu enfin m'accorder quelques moments de plénitude.

Et l'heure de la séance d'éveil spirituel avec ma petite adepte serait arrivée !

Réflexions à l'usage des blaireaux !


Ces types dont parlent les guides de séduction, j'en ai souvent eus dans mon cabinet. Ils présentent tous les mêmes caractéristiques : études techniques, grande sensibilité et excellent éducation faite par maman qui leur a appris à respecter les femmes. Ça va du médecin à l'ingénieur, en passant par le contrôleur de gestion ou l'expert-comptable.

Leur expérience personnelle ne les a jamais mis en contact avec les femmes. Il faut dire que dans les études techniques, elles sont moins nombreuses et moins sexy qu'ailleurs. Les culs de bouteille, les fringues mal assorties et la coupe de cheveux façon dessous de bras, c'est pratique pour passer des concours mais beaucoup moins pour séduire.

Finalement, la femme qu'ils connaissent le mieux, c'est leur maman. Et affectueuse et gentiment castratrice, maman leur a appris qu'une femme cela ne se frappait jamais même avec "un pétale de rose". Pour eux les femmes sont des poupées délicates qu'il faut séduire délicatement sans les brusquer. Ils entretiendront donc avec les femmes des amours platoniques, leur activité érotique consistant essentiellement en des masturbations un peu honteuses le soir venu.

Les techniques de séduction catégorisent ces blaireaux comme des AFC (Average Frustrated Chump), c'est à dire des débutants qui n’ont pas confiance en eux, qui ne font pas d’efforts de séduction avec les filles. Ils ne connaissent pas encore le jeu de la séduction, et pensent que la gente féminine viendra toute seule vers eux parce qu'ils sont gentils et bien éduqués et respectueux. Ce sont finalement des timides, remplis de préjugés stupides, de grands innocents mais souvent fiers et arrogants.

Les techniques leurs apprennent simplement à séduire pour conclure sur un t-close (obtenir le téléphone), un k-close (embrasser la fille) ou un f-close (coucher avec). Et le jour où, la technique parfaitement maitrisée, ils pourront collectionner les conquêtes pour trouver la femme de leur vie, ils deviendront des PUA (des pick-up artist), sachant que to pick-up a girl équivaut plus ou moins à l'expression "chopper une meuf".

Comme toute bonne technique, elle doit être si parfaitement maitrisée qu'elle doit s'oublier car aussi stupide que cela paraisse : la spontanéité cela s'apprend ! si le risque est de devenir un GTM (Guy that Think too Much). Les GTM sont les hommes qui pensent trop (d’où leurs noms), qui n’agissent pas par eux-mêmes et qui ne font qu’appliquer des méthodes et autres techniques. Les GTM sont généralement d’anciens AFC qui progressent mais qui n’arrivent pas à mener une vie sociale en utilisant leur intuition. Ces derniers ne plaisent pas forcément aux femmes. Etre un GTM peux être considéré comme un défaut, tant la séduction est un art vivant où il faut apporter du sien.En gros le GTM est l'imbécile qui regarde le doigt quand celui ci lui montre la lune. C'est exactement comme pour les thérapies cognitives mal pratiquées et assimilées dans lesquelles on applique des techniques se rendre compte que l'important est un changement philosophique et non une rééducation de la pensée.

Le plus amusant c'est que j'ai toujours "enseigné ces techniques" sans les connaitre tant elles me semblaient évidentes. Il est certain que si j'avais été plus bosseur, j'aurais pu codifier certaines choses, sortir un livre et me faire beaucoup d'argent. La forme de ces techniques reste très proche de ce que je pratique dans les thérapies cognitives et comportementales, le mâitre mot étant : en traitant mal les informations vous vous maltraitez".

Quant au cœur du problème, ce que n'a jamais compris la psychanalyse, cette discipline aride, complexe et surannée, c'est qu'un individu est le fruit de différents circuits d'analyses coopérant ensemble. D'ailleurs Koestler dans son livre Le cheval et la locomotive, l'avait fort bien saisi, lorsque se moquant de la psychanalyse et se référant à la complexité du cerveau, il disait que la méthode consistait à faire parler d'une même voix un crocodile, un cheval et un être humain. Effectivement, les neurosciences ont apporté des précisions utiles pour comprendre les mécanismes en œuvre entre les être humains.

On peut donc imaginer qu'un homme s'adressant à une femme qu'il veut séduire devra savoir autant s'adresser à son néo-cortex, qui fait d'elle un être humain, qu'à son système limbique qui fait d'elle une "femelle" de l'espèce. Et c'est sans doute là que réside toute l'efficacité de la technique, dans la capacité à organiser sa communication verbale et non verbale de manière à s'adresser à ces deux composantes. En bref, s'il est mignon de lui offrir des fleurs, il faudra aussi se souvenir qu'elle peut avoir envie d'une bonne saillie parce que de cette rencontre dépend la survie de l'espèce.

Entre l'homme du monde précieux et ridicule, le mec bien qui saurait garder mais ne sait pas attirer (sauf une fille aussi coincée que lui), et le bourrin queutard, qui peut attirer mais ne saura jamais garder une femme (sauf une dépressive soumise prête à subir les humiliations), il y a donc mille et une manières de se comporter.

D'ailleurs c'est sans doute une des limites de la technique de séduction qu'enseignent ces livres. Le risque est grand de passer du passer du pauvre gars amoureux platonique au sale con queutard collectionnant les conquêtes.

Le monde est d'ailleurs plein de ces séducteurs patentés qui savent parfaitement conclure un F-close mais ne sauront jamais quoi faire d'une femme au quotidien. Ce sont souvent des anciens laids et malaimés qui se vengent des avanies qu'ils ont subies durant leur adolescence, des parvenus de la drague.